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Documentation PostgreSQL 17.2 » Référence » Commandes SQL » GRANT

GRANT

GRANT — Définir les droits d'accès

Synopsis

GRANT { { SELECT | INSERT | UPDATE | DELETE | TRUNCATE | REFERENCES | TRIGGER | MAINTAIN }
    [, ...] | ALL [ PRIVILEGES ] }
    ON { [ TABLE ] nom_table [, ...]
         | ALL TABLES IN SCHEMA nom_schéma [, ...] }
    TO spécification_rôle [, ...] [ WITH GRANT OPTION ]
    [ GRANTED BY spécification_rôle ]

GRANT { { SELECT | INSERT | UPDATE | REFERENCES } ( nom_colonne [, ...] )
    [, ...] | ALL [ PRIVILEGES ] ( nom_colonne [, ...] ) }
    ON [ TABLE ] nom_table [, ...]
    TO spécification_rôle [, ...] [ WITH GRANT OPTION ]
    [ GRANTED BY spécification_rôle ]

GRANT { { USAGE | SELECT | UPDATE }
    [, ...] | ALL [ PRIVILEGES ] }
    ON { SEQUENCE nom_séquence [, ...]
         | ALL SEQUENCES IN SCHEMA nom_schéma [, ...] }
    TO spécification_rôle [, ...] [ WITH GRANT OPTION ]
    [ GRANTED BY spécification_rôle ]

GRANT { { CREATE | CONNECT | TEMPORARY | TEMP } [, ...] | ALL [ PRIVILEGES ] }
    ON DATABASE nom_base [, ...]
    TO spécification_rôle [, ...] [ WITH GRANT OPTION ]
    [ GRANTED BY spécification_rôle ]

GRANT { USAGE | ALL [ PRIVILEGES ] }
    ON DOMAIN nom_domaine [, ...]
    TO spécification_rôle [, ...] [ WITH GRANT OPTION ]
    [ GRANTED BY spécification_rôle ]

GRANT { USAGE | ALL [ PRIVILEGES ] }
    ON FOREIGN DATA WRAPPER nom_fdw [, ...]
    TO spécification_rôle [, ...] [ WITH GRANT OPTION ]
    [ GRANTED BY spécification_rôle ]

GRANT { USAGE | ALL [ PRIVILEGES ] }
    ON FOREIGN SERVER nom_serveur [, ...]
    TO spécification_rôle [, ...] [ WITH GRANT OPTION ]
    [ GRANTED BY spécification_rôle ]

GRANT { EXECUTE | ALL [ PRIVILEGES ] }
    ON { { FUNCTION | PROCEDURE | ROUTINE } nom_routine [ ( [ [ mode_arg ] [ nom_arg ] type_arg [, ...] ] ) ] [, ...]
         | ALL { FUNCTIONS | PROCEDURES | ROUTINES } IN SCHEMA nom_schéma [, ...] }
    TO spécification_rôle [, ...] [ WITH GRANT OPTION ]
    [ GRANTED BY spécification_rôle ]

GRANT { USAGE | ALL [ PRIVILEGES ] }
    ON LANGUAGE nom_lang [, ...]
    TO spécification_rôle [, ...] [ WITH GRANT OPTION ]
    [ GRANTED BY spécification_rôle ]

GRANT { { SELECT | UPDATE } [, ...] | ALL [ PRIVILEGES ] }
    ON LARGE OBJECT loid [, ...]
    TO spécification_rôle [, ...] [ WITH GRANT OPTION ]
    [ GRANTED BY spécification_rôle ]

GRANT { { SET | ALTER SYSTEM } [, ... ] | ALL [ PRIVILEGES ] }
    ON PARAMETER paramètre_configuration [, ...]
    TO spécification_rôle [, ...] [ WITH GRANT OPTION ]
    [ GRANTED BY spécification_rôle ]

GRANT { { CREATE | USAGE } [, ...] | ALL [ PRIVILEGES ] }
    ON SCHEMA nom_schéma [, ...]
    TO spécification_rôle [, ...] [ WITH GRANT OPTION ]
    [ GRANTED BY spécification_rôle ]

GRANT { CREATE | ALL [ PRIVILEGES ] }
    ON TABLESPACE tablespace_name [, ...]
    TO spécification_rôle [, ...] [ WITH GRANT OPTION ]
    [ GRANTED BY spécification_rôle ]

GRANT { USAGE | ALL [ PRIVILEGES ] }
    ON TYPE nom_type [, ...]
    TO spécification_rôle [, ...] [ WITH GRANT OPTION ]
    [ GRANTED BY spécification_rôle ]

GRANT nom_role [, ...] TO spécification_rôle [, ...]
    [ WITH { ADMIN | INHERIT | SET } { OPTION | TRUE | FALSE } ]
    [ GRANTED BY spécification_rôle ]

spécification_rôle peut valoir :

    [ GROUP ] nom_rôle
  | PUBLIC
  | CURRENT_ROLE
  | CURRENT_USER
  | SESSION_USER

Description

La commande GRANT a deux variantes basiques : la première donne des droits sur un objet de la base de données (table, colonne, vue, table distante, séquence, base de données, wrapper de données distantes, serveur distant, fonction, procédure, langage de procédure, « Large Object », paramètre de configuration, schéma, tablespace ou type), la seconde gère les appartenances à un rôle. Ces variantes sont assez similaires mais somme toute assez différentes pour être décrites séparément.

GRANT sur les objets de la base de données

Cette variante de la commande GRANT donne des droits spécifiques sur un objet de la base de données a un ou plusieurs rôles. Ces droits sont ajoutés à ceux déjà possédés, s'il y en a.

Le mot clé PUBLIC indique que les droits sont donnés à tous les rôles, y compris ceux créés ultérieurement. PUBLIC peut être vu comme un groupe implicitement défini qui inclut en permanence tous les rôles. Un rôle particulier dispose de la somme des droits qui lui sont acquis en propre, des droits de tout rôle dont il est membre et des droits donnés à PUBLIC.

Si WITH GRANT OPTION est précisé, celui qui reçoit le droit peut le transmettre à son tour (NDT : par la suite on parlera d'«  option de transmission de droit  », là où en anglais il est fait mention de «  grant options  »). Sans l'option GRANT, l'utilisateur ne peut pas le faire. Cette option ne peut pas être donnée à PUBLIC.

Si GRANTED BY est précisé, le donneur indiqué doit être l'utilisateur courant. Cette clause est actuellement présente dans cette forme pour la compatibilité SQL.

Il n'est pas nécessaire d'accorder des droits au propriétaire d'un objet (habituellement l'utilisateur qui l'a créé) car, par défaut, le propriétaire possède tous les droits. (Le propriétaire peut toutefois choisir de révoquer certains de ses propres droits.)

Le droit de supprimer un objet ou de modifier sa définition n'est pas configurable avec cette commande. Il est spécifique au propriétaire de l'objet. Ce droit ne peut ni être donné ni supprimé. Néanmoins, il est possible d'avoir le même effet en rendant un utilisateur membre du rôle qui possède cet object ou en le supprimant de ce rôle. Le propriétaire a aussi implicitement les options de transmission de droits pour l'objet.

Les droits possibles sont :

SELECT
INSERT
UPDATE
DELETE
TRUNCATE
REFERENCES
TRIGGER
CREATE
CONNECT
TEMPORARY
EXECUTE
USAGE
SET
ALTER SYSTEM
MAINTAIN

Types spécifiques de droits, comme définis dans Section 5.8.

TEMP

Autre écriture de TEMPORARY.

ALL PRIVILEGES

Donner tous les droits disponibles pour ce type d'objet. Le mot-clé PRIVILEGES est optionnel dans PostgreSQL, bien qu'il soit requis en SQL.

La syntaxe FUNCTION fonctionne pour les fonctions simples, les fonctions d'agrégat, et les fonctions de fenêtrage, mais pas pour les procédures ; utilisez PROCEDURE pour ces dernières. Vous pouvez aussi utiliser ROUTINE pour faire référence à une fonction simple, une fonction d'agrégat, une fonction de fenêtrage ou une procédure.

Il existe aussi une option pour donner les droits sur tous les objets de même type dans un ou plusieurs schémas. Cette fonctionnalité est actuellement supportée par les tables, séquences, fonctions et procédures. ALL TABLES affecte aussi les vues et les tables externes, tout comme la commande GRANT de cet objet. ALL FUNCTIONS affecte aussi les fonctions d'agrégat et les fonctions de fenêtrage, mais pas les procédures, encore une fois tout comme la commande GRANT spécifique à l'objet. Utilisez ALL ROUTINES pour inclure les procédures.

GRANT sur les rôles

Cette variante de la commande GRANT définit l'appartenance d'un (ou plusieurs) rôle(s) à un autre et la modification des options d'appartenance SET, INHERIT et ADMIN ; voir Section 21.3 pour les détails. L'appartenance à un rôle est importante parce qu'elle autorise potentiellement l'accès à des droits donnés par un rôle à chacun de ses membres, et ainsi que, potentiellement, la capacité de réaliser des changements au rôle lui-même. Néanmoins, les droits réellement conférés dépendent des options associées lors du don. Pour modifier les options d'une appartenance existante, indiquez simplement l'appartenance avec des valeurs d'option mises à jour.

Chacune des options décrites ci-dessous peut être configurées soit à TRUE soit à FALSE. Le mot-clé OPTION est accepté comme synonyme pour TRUE, donc WITH ADMIN OPTION est un synonyme pour WITH ADMIN TRUE. Lors de la modification d'une appartenance existante, l'omission d'une option résulte en la conservation de la valeur actuelle.

L'option ADMIN autorise le membre à octroyer l'appartenance à d'autres rôles, et la révoquer. Sans cette option, les utilisateurs ordinaires ne peuvent pas le faire. Un rôle ne dispose pas de l'option WITH ADMIN OPTION sur lui-même. Les superutilisateurs de la base peuvent donner ou révoquer l'appartenance à un rôle pour toute personne. Cette option est à FALSE par défaut.

L'option INHERIT contrôle le statut d'héritage du nouveau membre ; voir Section 21.3 pour les détails sur l'héritage. Si elle est configurée à TRUE, elle fait que le nouveau membre hérite du rôle donné. Si elle est configurée à FALSE, le nouveau membre n'hérite pas. Sans indication lors de la création d'une nouvelle appartenance de rôle, le défaut est la valeur de l'attribut d'héritage du nouveau membre.

L'option SET, si elle est configurée à TRUE, permet au membre de changer vers le rôle donné en utilisant l'instruction SET ROLE. Si un rôle est un membre indirect d'un autre rôle, il peut utiliser SET ROLE seulement s'il existe une chaîne de dons pour lesquels chacun est configuré à SET TRUE. Cette option vaut TRUE par défaut.

Pour créer un objet appartenant à un autre rôle ou pour donner la propriété d'un objet existant à un autre rôle, vous devez avoir la possibilité d'utiliser SET ROLE sur ce rôle ; sinon les commandes comme ALTER ... OWNER TO ou CREATE DATABASE ... OWNER échoueront. Néanmoins, un utilisateur qui hérite des droits d'un rôle mais n'a pas la capacité d'utiliser SET ROLE vers ce rôle pourrait être capable d'obtenir les accès complet au rôle en manipulant des objets existants appartenant à ce rôle (par exemple, ils pourraient redéfinir une fonction existante pour qu'elle se comportent comme un cheval de Troie). De ce fait, si les droits d'un rôle peuvent être hérités mais ne doivent pas être accessibles via SET ROLE, il ne doit pas être propriétaire d'objets SQL.

Si GRANTED BY est utilisé, l'ajout du droit est enregistré comme étant fait avec le rôle indiqué. Un utilisateur peut seulement attribuer un droit à un autre rôle s'ils possèdent les droits de ce rôle. Le rôle enregistré comme donneur doit avoir ADMIN OPTION sur le rôle cible, sauf s'il s'agit du superutilisateur initial. Quand un droit est enregistré comme ayant un donneur autre que le superutilisateur original, il dépend du donneur qui doit posséder ADMIN OPTION sur le rôle ; donc, si ADMIN OPTION est supprimé, les droits dépendants doivent être supprimés en même temps.

Contrairement au cas avec les droits, l'appartenance à un rôle ne peut pas être donné à PUBLIC. Notez aussi que ce format de la commande n'autorise pas le mot GROUP dans spécification_rôle.

Notes

La commande REVOKE est utilisée pour retirer les droits d'accès.

Depuis PostgreSQL 8.1, le concept des utilisateurs et des groupes a été unifié en un seul type d'entité appelé rôle. Il n'est donc plus nécessaire d'utiliser le mot clé GROUP pour indiquer si le bénéficiaire est un utilisateur ou un groupe. GROUP est toujours autorisé dans cette commande mais est ignoré.

Un utilisateur peut exécuter des SELECT, INSERT, etc. sur une colonne si il a le privilège soit sur cette colonne spécifique, soit sur la table entière. Donner un privilège de table puis le révoquer pour une colonne ne fera pas ce que vous pourriez espérer : l'autorisation au niveau de la table n'est pas affectée par une opération au niveau de la colonne.

Quand un utilisateur, non propriétaire d'un objet, essaie d'octroyer des droits sur cet objet, la commande échoue si l'utilisateur n'a aucun droit sur l'objet. Tant que des privilèges existent, la commande s'exécute, mais n'octroie que les droits pour lesquels l'utilisateur dispose de l'option de transmission. Les formes GRANT ALL PRIVILEGES engendrent un message d'avertissement si aucune option de transmission de droit n'est détenue, tandis que les autres formes n'engendrent un message que lorsque les options de transmission du privilège concerné par la commande ne sont pas détenues. (Cela s'applique aussi au propriétaire de l'objet, mais comme on considère toujours que ce dernier détient toutes les options de transmission, le problème ne se pose jamais.)

Les superutilisateurs de la base de données peuvent accéder à tous les objets sans tenir compte des droits qui les régissent. Cela est comparable aux droits de root sur un système Unix. Comme avec root, il est déconseillé d'opérer en tant que superutilisateur, sauf en cas d'impérieuse nécessité.

Si un superutilisateur lance une commande GRANT ou REVOKE, tout se passe comme si la commande était exécutée par le propriétaire de l'objet concerné. Les droits octroyés par cette commande semblent ainsi l'avoir été par le propriétaire de l'objet. (L'appartenance à rôle, elle, semble être donnée par le superutilisateur original.)

GRANT et REVOKE peuvent aussi être exécutées par un rôle qui n'est pas le propriétaire de l'objet considéré, mais est membre du rôle propriétaire de l'objet, ou membre du rôle titulaire du privilège WITH GRANT OPTION sur cet objet. Dans ce cas, les droits sont enregistrés comme donnés par le rôle propriétaire de l'objet ou titulaire du privilège WITH GRANT OPTION. Par exemple, si la table t1 appartient au rôle g1, dont le rôle u1 est membre, alors u1 peut donner les droits sur t1 à u2, mais ces droits apparaissent octroyés directement par g1. Tout autre membre du rôle g1 peut les révoquer par la suite.

Si le rôle qui exécute GRANT détient, de manière indirecte, les droits souhaités à travers plus d'un niveau d'appartenance, il est difficile de prévoir le rôle reconnu comme fournisseur du privilège. Dans de tels cas, le meilleur moyen d'utiliser SET ROLE est de devenir le rôle qui doit octroyer les droits.

Donner un droit sur une table n'étend pas automatiquement les droits sur les séquences utilisées par cette table, ceci incluant les séquences liées par des colonnes de type SERIAL. Les droits sur les séquences doivent être donnés séparément.

Voir Section 5.8 pour plus d'informations sur les types de droit spécifiques, ainsi que sur la façon d'inspecter les droits sur les objets.

Exemples

Donner le droit d'insertion à tous les utilisateurs sur la table films :

GRANT INSERT ON films TO PUBLIC;
  

Donner tous les droits possibles à l'utilisateur manuel sur la vue genres :

GRANT ALL PRIVILEGES ON genres TO manuel;
  

Bien que la commande ci-dessus donne tous les droits lorsqu'elle est exécutée par un superutilisateur ou par le propriétaire de genres, exécutée par quelqu'un d'autre, elle n'accorde que les droits pour lesquels cet utilisateur possède l'option de transmission.

Rendre joe membre de admins :

GRANT admins TO joe;
  

Compatibilité

Conformément au standard SQL, le mot clé PRIVILEGES est requis dans ALL PRIVILEGES. Le standard SQL n'autorise pas l'initialisation des droits sur plus d'un objet par commande.

PostgreSQL autorise un propriétaire d'objet à révoquer ses propres droits ordinaires : par exemple, le propriétaire d'un objet peut le placer en lecture seule pour lui-même en révoquant ses propres droits INSERT, UPDATE, DELETE et TRUNCATE. Le standard SQL ne l'autorise pas. La raison en est que PostgreSQL traite les droits du propriétaire comme ayant été donnés par le propriétaire ; il peut, de ce fait, aussi les révoquer. Dans le standard SQL, les droits du propriétaire sont donnés par une entité « _SYSTEM ». N'étant pas « _SYSTEM », le propriétaire ne peut pas révoquer ces droits.

D'après le standard SQL, les options de cette commande peuvent être données à PUBLIC ; PostgreSQL supporte seulement l'ajout des options de droits aux rôles.

Le standard SQL autorise l'utilisation de l'option GRANTED BY pour indiquer seulement CURRENT_USER ou CURRENT_ROLE. Les autres variants sont des extensions de PostgreSQL.

Le standard SQL fournit un droit USAGE sur d'autres types d'objet : jeux de caractères, collations, conversions.

Dans le standard SQL, seules les séquences ont un droit USAGE qui contrôle l'utilisation de l'expression NEXT VALUE FOR, un équivalent de la fonction nextval dans PostgreSQL. Les droits SELECT et UPDATE des séquences sont une extension de PostgreSQL. L'application du droit USAGE de la séquence à la fonction currval est aussi une extension PostgreSQL (comme l'est la fonction elle-même).

Les droits sur les bases de données, tablespaces, schémas, langages et paramètres de configuration sont des extensions PostgreSQL.