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GRANT { { SELECT | INSERT | UPDATE | DELETE | RULE | REFERENCES | TRIGGER } [,...] | ALL [ PRIVILEGES ] } ON [ TABLE ] nomtable [, ...] TO { nomutilisateur | GROUP nomgroupe | PUBLIC } [, ...] [ WITH GRANT OPTION ] GRANT { { CREATE | TEMPORARY | TEMP } [,...] | ALL [ PRIVILEGES ] } ON DATABASE nombase [, ...] TO { nomutilisateur | GROUP nomgroupe | PUBLIC } [, ...] [ WITH GRANT OPTION ] GRANT { EXECUTE | ALL [ PRIVILEGES ] } ON FUNCTION nomfonction ( [ [ modearg ] [ nomarg ] typearg [, ...] ] ) [, ...] TO { nomutilisateur | GROUP nomgroupe | PUBLIC } [, ...] [ WITH GRANT OPTION ] GRANT { USAGE | ALL [ PRIVILEGES ] } ON LANGUAGE nomlangage [, ...] TO { nomutilisateur | GROUP nomgroupe | PUBLIC } [, ...] [ WITH GRANT OPTION ] GRANT { { CREATE | USAGE } [,...] | ALL [ PRIVILEGES ] } ON SCHEMA nomschéma [, ...] TO { nomutilisateur | GROUP nomgroupe | PUBLIC } [, ...] [ WITH GRANT OPTION ] GRANT { CREATE | ALL [ PRIVILEGES ] } ON TABLESPACE nomespacelogique [, ...] TO { nomutilisateur | GROUP nomgroupe | PUBLIC } [, ...] [ WITH GRANT OPTION ] GRANT role [, ...] TO nomutilisateur [, ...] [ WITH ADMIN OPTION ]
La commande GRANT a deux variantes basiques : la première donne des droits sur un objet de la base de données (table, vue, séquence, base de données, fonction, langage de procédure, schéma ou espace logique), la seconde gère les appartenances à un rôle. Ces variantes sont assez similaires mais somme toute assez différentes pour être décrites séparément.
A partir de PostgreSQL™ 8.1, les concepts d'utilisateurs et de groupes ont été unifiés en un seul type d'entité appelé rôle. Il n'est ainsi plus nécessaire d'utiliser le mot clé GROUP pour préciser si celui à qui le droit est donné est un utilisateur ou un groupe. GROUP est toujours accepté dans la commande, mais est devenu inutile.
Cette variante de la commande GRANT donne des droits spécifiques sur un objet de la base de données a un ou plusieurs rôles. Ces droits sont ajoutés à ceux déjà possédés, s'il y en a.
Le mot clé PUBLIC indique que les droits sont donnés à tous les rôles, y compris ceux créés ultérieurement. PUBLIC peut être vu comme un groupe implicitement défini qui inclut en permanence tous les rôles. Un rôle particulier dispose de la somme des droits qui lui sont acquis en propre, des droits de tout rôle dont il est membre et des droits donnés à PUBLIC.
Si WITH GRANT OPTION est précisé, celui qui reçoit le droit peut le transmettre à son tour (NDT : par la suite on parlera d'« option de transmission de droit », là où en anglais il fait mention de « grant options »). Sans l'option GRANT, l'utilisateur ne peut pas le faire. Cette option ne peut pas être donnée à PUBLIC.
Il n'est pas nécessaire d'accorder des droits au propriétaire d'un objet (habituellement l'utilisateur qui l'a créé) car, par défaut, le propriétaire possède tous les droits. (Le propriétaire peut toutefois choisir de révoquer certains de ses propres droits.) Le droit de supprimer un objet ou de modifier sa définition n'est pas décrit par un droit transmissible ; il est inhérent au propriétaire et ne peut être ni donné ni enlevé. Le propriétaire possède également toutes les options de transmission de droits sur cet objet.
En fonction du type de l'objet, les privilèges initiaux par défaut peuvent inclure la transmission de certains privilèges à PUBLIC. Par défaut, aucun accès public n'est accordé sur les tables, schémas et tablespaces ; le droit de création de table TEMP est accordé sur les bases de données ; le droit EXECUTE sur les fonctions ; et le droit USAGE sur les langages. Le propriétaire de l'objet peut évidemment choisir de révoquer ces droits. (Pour un maximum de sécurité, REVOKE est lancé dans la même transaction que la création de l'objet ; ainsi, il n'y a pas de laps de temps pendant lequel un autre utilisateur peut utiliser l'objet.)
Les droits possibles sont :
Autorise SELECT parmi toutes les colonnes de la table, vue ou séquence spécifiée. Autorise aussi l'utilisation de COPY TO. Ce droit est aussi nécessaire pour référencer des valeurs de colonnes existantes avec UPDATE ou DELETE. Pour les séquences, ce droit permet aussi l'utilisation de la fonction currval.
Autorise INSERT d'une nouvelle ligne dans la table indiquée. Autorise aussi COPY FROM.
Autorise UPDATE sur toute colonne de la table spécifiée. (En fait, toute commande UPDATE non triviale nécessite aussi le droit SELECT car elle doit référencer les colonnes pour déterminer les lignes à mettre à jour et/ou calculer les nouvelles valeurs des colonnes.) SELECT ... FOR UPDATE et SELECT ... FOR SHARE requièrent également ce droit en plus du droit SELECT. Pour les séquences, ce droit autorise l'utilisation des fonctions nextval et setval.
Autorise DELETE d'une ligne sur la table indiquée. (En fait, toute commande DELETE non triviale nécessite aussi le droit SELECT car elle doit référencer les colonnes pour déterminer les lignes à supprimer.)
Autorise la création d'une règle sur la table/vue. (Voir l'instruction CREATE RULE.)
Ce privilège est requis sur la table de référence et la table qui référence pour créer une contrainte de clé étrangère.
Autorise la création d'un déclencheur sur la table indiquée. (Voir l'instruction CREATE TRIGGER.)
Pour les bases de données, autorise la création de nouveaux schémas dans la base de données.
Pour les schémas, autorise la création de nouveaux objets dans le schéma. Pour renommer un objet existant, il est nécessaire d'en être le propriétaire et de posséder ce droit sur le schéma qui le contient.
Pour les tablespaces, autorise la création de tables et d'index dans le tablespace et autorise la création de bases de données utilisant ce tablespace par défaut. (Révoquer ce privilège ne modifie pas l'emplacement des objets existants.)
Autorise la création de tables temporaires lors de l'utilisation de la base de données spécifiée.
Autorise l'utilisation de la fonction indiquée et l'utilisation de tout opérateur défini sur cette fonction. C'est le seul type de droit applicable aux fonctions. (Cette syntaxe fonctionne aussi pour les fonctions d'agrégat.)
Pour les langages procéduraux, autorise l'utilisation du langage indiqué pour la création de fonctions. C'est le seul type de droit applicable aux langages procéduraux.
Pour les schémas, autorise l'accès aux objets contenus dans le schéma indiqué (en supposant que les droits des objets soient respectés). Cela octroie, pour l'essentiel, au bénéficiaire le droit de « consulter » les objets contenus dans ce schéma.
Octroie tous les droits disponibles en une seule opération. Le mot clé PRIVILEGES est optionnel sous PostgreSQL™ mais est requis dans le standard SQL.
Les droits requis par les autres commandes sont listés sur les pages de référence de ces commandes.
Cette variante de la commande GRANT définit l'appartenance d'un (ou plusieurs) rôle(s) à un autre. L'appartenance à un rôle est importante car elle offre tous les droits accordés à un rôle à l'ensemble de ses membres.
Si WITH ADMIN OPTION est spécifié, le membre peut à la fois en octroyer l'appartenance à d'autres rôles, et la révoquer. Sans cette option, les utilisateurs ordinaires ne peuvent pas le faire. Toutefois, les superutilisateurs peuvent donner ou enlever à tout rôle l'appartenance à un rôle. Les rôles qui possèdent le droit CREATEROLE peuvent agir ainsi sur tout rôle qui n'est pas superutilisateur.
Contraiment au cas avec les droits, l'appartenance à un rôle ne peut pas être donnée à PUBLIC. Notez aussi que cette forme de la commande ne permet pas l'utilisation du mot GROUP.
La commande REVOKE est utilisée pour retirer les droits d'accès.
Quand un utilisateur, non propriétaire d'un objet, essaie d'octroyer des droits sur cet objet, la commande échoue si l'utilisateur n'a aucun droit sur l'objet. Tant que des privilèges existent, la commande s'exécute, mais n'octroie que les droits pour lesquels l'utilisateur dispose de l'option de transmission. Les formes GRANT ALL PRIVILEGES engendrent un message d'avertissement si aucune option de transmission de droit n'est détenue, tandis que les autres formes n'engendrent un message que lorsque les options de transmission du privilège concerné par la commande ne sont pas détenues. (Cela s'applique aussi au propriétaire de l'objet, mais comme on considère toujours que ce dernier détient toutes les options de transmission, le problème ne se pose jamais.)
Les superutilisateurs de la base de données peuvent accéder à tous les objets sans tenir compte des droits qui les régissent. Cela est comparable aux droits de root sur un système Unix. Comme avec root, il est déconseillé d'opérer en tant que superutilisateur, sauf en cas d'impérieuse nécessité.
Si un superutilisateur lance une commande GRANT ou REVOKE, tout se passe comme si la commande était exécutée par le propriétaire de l'objet concerné. Les droits octroyés par cette commande semblent ainsi l'avoir été par le propriétaire de l'objet. (L'appartenance à rôle, elle, semble être donnée par le rôle conteneur.)
GRANT et REVOKE peuvent aussi être exécutées par un rôle qui n'est pas le propriétaire de l'objet considéré, mais est membre du rôle propriétaire de l'objet, ou membre du rôle titulaire du privilège WITH GRANT OPTION sur cet objet. Dans ce cas, les droits sont enregistrés comme donnés par le rôle propriétaire de l'objet ou titulaire du privilège WITH GRANT OPTION. Par exemple, si la table t1 appartient au rôle g1, dont le rôle u1 est membre, alors u1 peut donner les droits sur t1 à u2, mais ces droits apparaissent octroyés directement par g1. Tout autre membre du rôle g1 peut les révoquer par la suite.
Si le rôle qui exécute GRANT détient, de manière indirecte, les droits souhaités à travers plus d'un niveau d'appartenance, il est difficile de prévoir le rôle reconnu comme fournisseur du privilège. Dans de tels cas, le meilleur moyen d'utiliser SET ROLE est de devenir le rôle qui doit octroyer les droits.
Actuellement, PostgreSQL™ ne permet pas d'attribuer ou de révoquer des droits sur les colonnes individuelles d'une table. Une manière de mimer ce comportement consiste à créer une vue composée des colonnes désirées et d'attribuer les droits sur cette vue.
La commande \z de psql(1) permet d'obtenir des informations sur les droits existants, par exemple :
=> \z matable Access privileges for database "lusitania" Schema | Name | Type | Access privileges --------+---------+-------+----------------------------------------------------- ------- public | matable | table | {miriam=arwdRxt/miriam,=r/miriam,"group todos=arw/miriam"} (1 row)
Les entrées affichées par \z sont interprétées ainsi :
=xxxx -- droits donnés à PUBLIC uname=xxxx -- droits donnés à un utilisateur group gname=xxxx -- droits donnés à un groupe r -- SELECT ("lecture") w -- UPDATE ("écriture") a -- INSERT ("ajout") d -- DELETE R -- RULE x -- REFERENCES t -- TRIGGER X -- EXECUTE U -- USAGE C -- CREATE T -- TEMPORARY arwdRxt -- ALL PRIVILEGES (pour les tables) * -- option de transmission du privilège qui précède /yyyy -- utilisateur qui a donné le droit
L'exemple ci-dessus présente ce que voit l'utilisatrice miriam après la création de la table matable et l'exécution de
GRANT SELECT ON matable TO PUBLIC; GRANT SELECT, UPDATE, INSERT ON matable TO GROUP todos;
Si la colonne « Access privileges » est vide pour un objet donné, cela signifie que l'objet possède les droits par défaut (c'est-à-dire que la colonne des droits est NULL). Les droits par défaut incluent toujours les droits complets pour le propriétaire et peuvent inclure quelques droits pour PUBLIC en fonction du type d'objet comme cela est expliqué plus haut. Le premier GRANT ou REVOKE sur un objet instancie les droits par défaut (produisant, par exemple, {=,miriam=arwdRxt/miriam}) puis les modifie en fonction de la requête spécifiée.
Les options de transmission de privilèges implicites du propriétaire ne sont pas indiquées dans l'affichage des droits d'accès. Une * apparaît uniquement lorsque les options de transmission ont été explicitement octroyées.
Donner le droit d'insertion à tous les utilisateurs sur la table films :
GRANT INSERT ON films TO PUBLIC;
Donner tous les droits possibles à l'utilisateur manuel sur la vue genres :
GRANT ALL PRIVILEGES ON genres TO manuel;
Bien que la commande ci-dessus donne tous les droits lorsqu'elle est exécutée par un superutilisateur ou par le propriétaire de genres, exécutée par quelqu'un d'autre, elle n'accorde que les droits pour lesquels cet utilisateur possède l'option de transmission.
Rendre joe membre de admins :
GRANT admins TO joe;
Conformément au standard SQL, le mot clé PRIVILEGES est requis dans ALL PRIVILEGES. Le standard SQL n'autorise pas l'initialisation des droits sur plus d'un objet par commande.
PostgreSQL™ autorise un propriétaire d'objet à révoquer ses propres droits ordinaires : par exemple, le propriétaire d'un objet peut le placer en lecture seule pour lui-même en révoquant ses propres droits INSERT, UPDATE et DELETE. Le standard SQL ne l'autorise pas. La raison en est que PostgreSQL™ traite les droits du propriétaire comme ayant été donnés par le propriétaire ; il peut, de ce fait, aussi les révoquer. Dans le standard SQL, les droits du propriétaire sont donnés par une entité « _SYSTEM ». N'étant pas « _SYSTEM », le propriétaire ne peut pas révoquer ces droits.
Le standard SQL autorise l'initialisation de droits pour des colonnes spécifiques à l'intérieur d'une table :
GRANT droits ON table [ ( colonne [, ...] ) ] [, ...] TO { PUBLIC | nomutilisateur [, ...] } [ WITH GRANT OPTION ]
Le standard SQL fournit un droit USAGE sur d'autres types d'objet : jeux de caractères, collations, conversions, domaines.
Le droit RULE et les droits sur les bases de données, tablespaces, langages, schémas et séquences sont des extensions PostgreSQL™.