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Documentation PostgreSQL 15.10 » Programmation serveur » PL/pgSQL -- Langage de procédures SQL » Fonctions trigger

43.10. Fonctions trigger

PL/pgSQL peut être utilisé pour définir des fonctions trigger sur les modifications de données ou sur les événements en base. Une fonction trigger est créée avec la commande, en la déclarant comme une fonction sans argument et avec un type en retour trigger (pour les triggers sur les modifications de données) ou event_trigger (pour les triggers sur les événements en base). Des variables locales spéciales, nommées TG_quelquechose sont automatiquement définies pour décrire la condition qui a déclenché l'appel.

43.10.1. Triggers sur les modifications de données

Un trigger sur modification de données est déclaré comme une fonction sans arguments et renvoyant le type trigger. Notez que la fonction doit être déclarée sans arguments même si elle s'attend à recevoir des arguments spécifiés dans CREATE TRIGGER -- ce type d'argument est passé via TG_ARGV, comme indiqué ci-dessous.

Quand une fonction PL/pgSQL est appelée en tant que trigger, plusieurs variables spéciales sont créées automatiquement dans le bloc de plus haut niveau. Ce sont :

NEW

Type de données RECORD ; variable contenant la nouvelle ligne de base de données pour les opérations INSERT / UPDATE dans les triggers de niveau ligne. Cette variable est NULL dans un trigger de niveau instruction et pour les opérations DELETE.

OLD

Type de données RECORD ; variable contenant l'ancienne ligne de base de données pour les opérations UPDATE/DELETE dans les triggers de niveau ligne. Cette variable est NULL dans les triggers de niveau instruction et pour les opérations INSERT.

TG_NAME

Type de données name ; variable qui contient le nom du trigger réellement lancé.

TG_WHEN

Type de données text ; une chaîne, soit BEFORE soit AFTER, soit INSTEAD OF selon la définition du trigger.

TG_LEVEL

Type de données text ; une chaîne, soit ROW soit STATEMENT, selon la définition du trigger.

TG_OP

Type de données text ; une chaîne, INSERT, UPDATE, DELETE ou TRUNCATE indiquant pour quelle opération le trigger a été lancé.

TG_RELID

Type de données oid ; l'ID de l'objet de la table qui a causé le déclenchement du trigger.

TG_RELNAME

Type de données name ; le nom de la table qui a causé le déclenchement. C'est obsolète et pourrait disparaître dans une prochaine version. À la place, utilisez TG_TABLE_NAME.

TG_TABLE_NAME

Type de données name ; le nom de la table qui a déclenché le trigger.

TG_TABLE_SCHEMA

Type de données name ; le nom du schéma de la table qui a appelé le trigger.

TG_NARGS

Type de données integer ; le nombre d'arguments donnés à la fonction trigger dans l'instruction CREATE TRIGGER.

TG_ARGV[]

Type de donnée text ; les arguments de l'instruction CREATE TRIGGER. L'index débute à 0. Les indices invalides (inférieurs à 0 ou supérieurs ou égaux à tg_nargs) auront une valeur NULL.

Une fonction trigger doit renvoyer soit NULL soit une valeur record ayant exactement la structure de la table pour laquelle le trigger a été lancé.

Les triggers de niveau ligne lancés BEFORE peuvent renvoyer NULL pour indiquer au gestionnaire de trigger de sauter le reste de l'opération pour cette ligne (les triggers suivants ne sont pas lancés, et les INSERT/UPDATE/DELETE ne se font pas pour cette ligne). Si une valeur non NULL est renvoyée alors l'opération se déroule avec cette valeur ligne. Renvoyer une valeur ligne différente de la valeur originale de NEW modifie la ligne qui sera insérée ou mise à jour. De ce fait, si la fonction de trigger veut que l'action réussisse sans modifier la valeur de rangée, NEW (ou une valeur égale) doit être renvoyée. Pour modifier la rangée à être stockée, il est possible de remplacer les valeurs directement dans NEW et renvoyer le NEW modifié ou de générer un nouvel enregistrement à renvoyer. Dans le cas d'un before-trigger sur une commande DELETE, la valeur renvoyée n'a aucun effet direct mais doit être non-nulle pour permettre à l'action trigger de continuer. Notez que NEW est nul dans le cadre des triggers DELETE et que renvoyer ceci n'est pas recommandé dans les cas courants. Une pratique utile dans des triggers DELETE serait de renvoyer OLD.

Les triggers INSTEAD OF (qui sont toujours des triggers au niveau ligne et peuvent seulement être utilisés sur des vues) peuvent renvoyer NULL pour signaler qu'ils n'ont fait aucune modification et que le reste de l'opération pour cette ligne doit être ignoré (autrement dit, les triggers suivants ne sont pas déclenchés et la ligne n'est pas comptée dans le statut des lignes affectées pour la requête INSERT/UPDATE/DELETE). Une valeur différente de NULL doit être renvoyée pour indiquer que le trigger a traité l'opération demandée. Pour les opérations INSERT et UPDATE, la valeur de retour doit être NEW, que la fonction trigger peut modifier pour supporter une clause RETURNING d'une requête INSERT ou UPDATE (ceci affectera aussi la valeur de ligne passée aux triggers suivants ou passée à l'alias spécial EXCLUDED dans une instruction INSERT dotée d'une clause ON CONFLICT DO UPDATE). Pour les opérations DELETE, la valeur de retour doit être OLD.

La valeur de retour d'un trigger de niveau rangée déclenché AFTER ou un trigger de niveau instruction déclenché BEFORE ou AFTER est toujours ignoré ; il pourrait aussi bien être NULL. Néanmoins, tous les types de triggers peuvent toujours annuler l'opération complète en envoyant une erreur.

L'Exemple 43.3 montre un exemple d'une fonction trigger dans PL/pgSQL.

Exemple 43.3. Une fonction trigger PL/pgSQL

Cet exemple de trigger assure qu'à chaque moment où une ligne est insérée ou mise à jour dans la table, le nom de l'utilisateur courant et l'heure sont estampillés dans la ligne. Et cela vous assure qu'un nom d'employé est donné et que le salaire est une valeur positive.

CREATE TABLE emp (
    nom_employe text,
    salaire integer,
    date_dermodif timestamp,
    utilisateur_dermodif text
);

CREATE FUNCTION emp_stamp() RETURNS trigger AS $emp_stamp$
    BEGIN
        -- Verifie que nom_employe et salary sont donnés
        IF NEW.nom_employe IS NULL THEN
            RAISE EXCEPTION 'nom_employe ne peut pas être NULL';
        END IF;
        IF NEW.salaire IS NULL THEN
            RAISE EXCEPTION '% ne peut pas avoir un salaire', NEW.nom_employe;
        END IF;

        -- Qui travaille pour nous si la personne doit payer pour cela ?
        IF NEW.salaire < 0 THEN
            RAISE EXCEPTION '% ne peut pas avoir un salaire négatif', NEW.nom_employe;
        END IF;

        -- Rappelons-nous qui a changé le salaire et quand
        NEW.date_dermodif := current_timestamp;
        NEW.utilisateur_dermodif := current_user;
        RETURN NEW;
    END;
$emp_stamp$ LANGUAGE plpgsql;

CREATE TRIGGER emp_stamp BEFORE INSERT OR UPDATE ON emp
    FOR EACH ROW EXECUTE FUNCTION emp_stamp();
   

Une autre façon de tracer les modifications sur une table implique la création d'une nouvelle table qui contient une ligne pour chaque insertion, mise à jour ou suppression qui survient. Cette approche peut être vue comme un audit des modifications sur une table. L'Exemple 43.4 montre un exemple d'une fonction d'audit par trigger en PL/pgSQL.

Exemple 43.4. Une fonction d'audit par trigger en PL/pgSQL

Cet exemple de trigger nous assure que toute insertion, modification ou suppression d'une ligne dans la table emp est enregistrée dans la table emp_audit. L'heure et le nom de l'utilisateur sont conservées dans la ligne avec le type d'opération réalisé.

CREATE TABLE emp (
    nom_employe       text NOT NULL,
    salaire           integer
);

CREATE TABLE emp_audit(
    operation         char(1)   NOT NULL,
    tampon            timestamp NOT NULL,
    id_utilisateur    text      NOT NULL,
    nom_employe       text      NOT NULL,
    salaire           integer
);

CREATE OR REPLACE FUNCTION audit_employe() RETURNS TRIGGER AS $emp_audit$
BEGIN
    --
    -- Ajoute une ligne dans emp_audit pour refléter l'opération réalisée
    -- sur emp,
    -- utilise la variable spéciale TG_OP pour cette opération.
    --
    IF (TG_OP = 'DELETE') THEN
        INSERT INTO emp_audit SELECT 'D', now(), current_user, OLD.*;
    ELSIF (TG_OP = 'UPDATE') THEN
        INSERT INTO emp_audit SELECT 'U', now(), current_user, NEW.*;
    ELSIF (TG_OP = 'INSERT') THEN
        INSERT INTO emp_audit SELECT 'I', now(), current_user, NEW.*;
    END IF;
    RETURN NULL; -- le résultat est ignoré car il s'agit d'un trigger AFTER
END;
$emp_audit$ language plpgsql;

CREATE TRIGGER emp_audit
    AFTER INSERT OR UPDATE OR DELETE ON emp
    FOR EACH ROW EXECUTE FUNCTION audit_employe();
   

Une variation de l'exemple précédent utilise une vue joignant la table principale et la table d'audit pour montrer les derniers enregistrements modifiés. Cette approche enregistre toujours toutes les modifications sur la table mais présente aussi une vue simple de l'audit, n'affichant que le date et heure de la dernière modification pour chaque enregistrement. Exemple 43.5 montre un exemple d'un trigger d'audit sur une vue avec PL/pgSQL.

Exemple 43.5. Une fonction trigger en PL/pgSQL sur une vue pour un audit

Cet exemple utilise un trigger sur une vue pour la rendre modifiable, et s'assure que toute insertion, mise à jour ou suppression d'une ligne dans la vue est enregistrée (pour l'audit) dans la table emp_audit. La date et l'heure courante ainsi que le nom de l'utilisateur sont enregistrés, avec le type d'opération réalisé pour que la vue affiche la date et l'heure de la dernière modification de chaque ligne.

CREATE TABLE emp (
    nom_employe       text PRIMARY KEY,
    salaire           integer
);

CREATE TABLE emp_audit(
    operation         char(1)   NOT NULL,
    id_utilisateur    text      NOT NULL,
    nom_employe       text      NOT NULL,
    salaire           integer,
    dmodif            timestamp NOT NULL
);

CREATE VIEW emp_vue AS
    SELECT e.nom_employe,
           e.salaire,
           max(ea.dmodif) AS derniere_modification
      FROM emp e
      LEFT JOIN emp_audit ea ON ea.nom_employe = e.nom_employe
     GROUP BY 1, 2;

CREATE OR REPLACE FUNCTION miseajour_emp_vue() RETURNS TRIGGER AS $$
    BEGIN
        --
        -- Perform the required operation on emp, and create a row in emp_audit
        -- to reflect the change made to emp.
        --
        IF (TG_OP = 'DELETE') THEN
            DELETE FROM emp WHERE nom_employe = OLD.nom_employe;
            IF NOT FOUND THEN RETURN NULL; END IF;

            OLD.derniere_modification = now();
            INSERT INTO emp_audit VALUES('D', current_user, OLD.*);
            RETURN OLD;
        ELSIF (TG_OP = 'UPDATE') THEN
            UPDATE emp SET salary = NEW.salary WHERE nom_employe = OLD.nom_employe;
            IF NOT FOUND THEN RETURN NULL; END IF;

            NEW.derniere_modification = now();
            INSERT INTO emp_audit VALUES('U', current_user, NEW.*);
            RETURN NEW;
        ELSIF (TG_OP = 'INSERT') THEN
            INSERT INTO emp VALUES(NEW.nom_employe, NEW.salaire);

            NEW.derniere_modification = now();
            INSERT INTO emp_audit VALUES('I', current_user, NEW.*);
            RETURN NEW;
        END IF;
    END;
$$ LANGUAGE plpgsql;

CREATE TRIGGER emp_audit
INSTEAD OF INSERT OR UPDATE OR DELETE ON emp_vue
    FOR EACH ROW EXECUTE FUNCTION miseajour_emp_vue();
   

Une utilisation des triggers est le maintien d'une table résumée d'une autre table. Le résumé résultant peut être utilisé à la place de la table originale pour certaines requêtes -- souvent avec des temps d'exécution bien réduits. Cette technique est souvent utilisée pour les statistiques de données où les tables de données mesurées ou observées (appelées des tables de faits) peuvent être extrêmement grandes. L'Exemple 43.6 montre un exemple d'une fonction trigger en PL/pgSQL maintenant une table résumée pour une table de faits dans un système de données (data warehouse).

Exemple 43.6. Une fonction trigger PL/pgSQL pour maintenir une table résumée

Le schéma détaillé ici est partiellement basé sur l'exemple du Grocery Store provenant de The Data Warehouse Toolkit par Ralph Kimball.

--
-- Tables principales - dimension du temps de ventes.
--
CREATE TABLE time_dimension (
  time_key                    integer NOT NULL,
  day_of_week                 integer NOT NULL,
  day_of_month                integer NOT NULL,
  month                       integer NOT NULL,
  quarter                     integer NOT NULL,
  year                        integer NOT NULL
);
CREATE UNIQUE INDEX time_dimension_key ON time_dimension(time_key);

CREATE TABLE sales_fact (
  time_key                    integer NOT NULL,
  product_key                 integer NOT NULL,
  store_key                   integer NOT NULL,
  amount_sold                 numeric(12,2) NOT NULL,
  units_sold                  integer NOT NULL,
  amount_cost                 numeric(12,2) NOT NULL
);
CREATE INDEX sales_fact_time ON sales_fact(time_key);

--
-- Table résumé - ventes sur le temps.
--
CREATE TABLE sales_summary_bytime (
  time_key                    integer NOT NULL,
  amount_sold                 numeric(15,2) NOT NULL,
  units_sold                  numeric(12) NOT NULL,
  amount_cost                 numeric(15,2) NOT NULL
);
CREATE UNIQUE INDEX sales_summary_bytime_key ON sales_summary_bytime(time_key);

--
-- Fonction et trigger pour amender les colonnes résumées
-- pour un UPDATE, INSERT, DELETE.
--
CREATE OR REPLACE FUNCTION maint_sales_summary_bytime() RETURNS TRIGGER
AS $maint_sales_summary_bytime$
DECLARE
  delta_time_key          integer;
  delta_amount_sold       numeric(15,2);
  delta_units_sold        numeric(12);
  delta_amount_cost       numeric(15,2);
BEGIN

  -- Travaille sur l'ajout/la suppression de montant(s).
  IF (TG_OP = 'DELETE') THEN

    delta_time_key = OLD.time_key;
    delta_amount_sold = -1 * OLD.amount_sold;
    delta_units_sold = -1 * OLD.units_sold;
    delta_amount_cost = -1 * OLD.amount_cost;

  ELSIF (TG_OP = 'UPDATE') THEN

    -- interdit les mises à jour qui modifient time_key -
    -- (probablement pas trop cher, car DELETE + INSERT est la façon la plus
    -- probable de réaliser les modifications).
    IF ( OLD.time_key != NEW.time_key) THEN
      RAISE EXCEPTION 'Update of time_key : % -> % not allowed',
                      OLD.time_key, NEW.time_key;
    END IF;

    delta_time_key = OLD.time_key;
    delta_amount_sold = NEW.amount_sold - OLD.amount_sold;
    delta_units_sold = NEW.units_sold - OLD.units_sold;
    delta_amount_cost = NEW.amount_cost - OLD.amount_cost;

  ELSIF (TG_OP = 'INSERT') THEN

    delta_time_key = NEW.time_key;
    delta_amount_sold = NEW.amount_sold;
    delta_units_sold = NEW.units_sold;
    delta_amount_cost = NEW.amount_cost;

  END IF;


  -- Insertion ou mise à jour de la ligne de résumé avec les nouvelles valeurs.
  <<insert_update>>
  LOOP
  UPDATE sales_summary_bytime
  SET amount_sold = amount_sold + delta_amount_sold,
    units_sold = units_sold + delta_units_sold,
    amount_cost = amount_cost + delta_amount_cost
    WHERE time_key = delta_time_key;

    EXIT insert_update WHEN found;

    BEGIN
      INSERT INTO sales_summary_bytime (
        time_key,
        amount_sold,
        units_sold,
        amount_cost)
        VALUES (
        delta_time_key,
        delta_amount_sold,
        delta_units_sold,
        delta_amount_cost
        );
      EXIT insert_update;

      EXCEPTION
      WHEN UNIQUE_VIOLATION THEN
      -- do nothing
      END;
      END LOOP insert_update;

  RETURN NULL;

END;
$maint_sales_summary_bytime$ LANGUAGE plpgsql;

CREATE TRIGGER maint_sales_summary_bytime
  AFTER INSERT OR UPDATE OR DELETE ON sales_fact
  FOR EACH ROW EXECUTE FUNCTION maint_sales_summary_bytime();

INSERT INTO sales_fact VALUES(1,1,1,10,3,15);
INSERT INTO sales_fact VALUES(1,2,1,20,5,35);
INSERT INTO sales_fact VALUES(2,2,1,40,15,135);
INSERT INTO sales_fact VALUES(2,3,1,10,1,13);
SELECT * FROM sales_summary_bytime;
DELETE FROM sales_fact WHERE product_key = 1;
SELECT * FROM sales_summary_bytime;
UPDATE sales_fact SET units_sold = units_sold * 2;
SELECT * FROM sales_summary_bytime;
   

Les triggers AFTER peuvent aussi utiliser les tables de transition pour inspecter l'ensemble complet de lignes modifiées par l'instruction trigger. La commande CREATE TRIGGER donne des noms à la ou aux tables de transition. La fonction peut ensuite se référer à ces noms comme s'il s'agissait de tables temporaires en lecture seule. Exemple 43.7 montre un exemple.

Exemple 43.7. Auditer avec les tables de transition

Cet exemple produit les mêmes résultats que Exemple 43.4 mais au lieu d'utiliser un trigger qui se déclenche pour chaque ligne, il utilise un trigger qui se déclenche une fois par instruction, après avoir récupérer les informations intéressantes dans une table de transition. Cela peut être significativement plus rapide que l'approche du trigger par ligne lorsque l'instruction trigger a modifié beaucoup de lignes. Notez qu'il est nécessaire de faire une déclaration séparée du trigger pour chaque type d'événement car les clauses REFERENCING doivent être différentes dans chaque cas. Mais ceci ne nous empêche pas d'utiliser une seule fonction trigger si nous le souhaitons. (En pratique, il pourrait être préférable d'utiliser trois fonctions séparées et d'éviter les tests à l'exécution sur la variable TG_OP.)

CREATE TABLE emp (
    empname           text NOT NULL,
    salary            integer
);

CREATE TABLE emp_audit(
    operation         char(1)   NOT NULL,
    stamp             timestamp NOT NULL,
    userid            text      NOT NULL,
    empname           text      NOT NULL,
    salary integer
);

CREATE OR REPLACE FUNCTION process_emp_audit() RETURNS TRIGGER AS $emp_audit$
    BEGIN
        --
        -- Create rows in emp_audit to reflect the operations performed on emp,
        -- making use of the special variable TG_OP to work out the operation.
        --
        IF (TG_OP = 'DELETE') THEN
            INSERT INTO emp_audit
                SELECT 'D', now(), current_user, o.* FROM old_table o;
        ELSIF (TG_OP = 'UPDATE') THEN
            INSERT INTO emp_audit
                SELECT 'U', now(), current_user, n.* FROM new_table n;
        ELSIF (TG_OP = 'INSERT') THEN
            INSERT INTO emp_audit
                SELECT 'I', now(), current_user, n.* FROM new_table n;
        END IF;
        RETURN NULL; -- result is ignored since this is an AFTER trigger
    END;
$emp_audit$ LANGUAGE plpgsql;

CREATE TRIGGER emp_audit_ins
    AFTER INSERT ON emp
    REFERENCING NEW TABLE AS new_table
    FOR EACH STATEMENT EXECUTE FUNCTION process_emp_audit();
CREATE TRIGGER emp_audit_upd
    AFTER UPDATE ON emp
    REFERENCING OLD TABLE AS old_table NEW TABLE AS new_table
    FOR EACH STATEMENT EXECUTE FUNCTION process_emp_audit();
CREATE TRIGGER emp_audit_del
    AFTER DELETE ON emp
    REFERENCING OLD TABLE AS old_table
    FOR EACH STATEMENT EXECUTE FUNCTION process_emp_audit();
   

43.10.2. Triggers sur des événements

PL/pgSQL peut être utilisé pour définir des triggers sur des événements. PostgreSQL requiert qu'une fonction qui doit appelée en tant que trigger d'événement soit déclarée sans argument et avec un type event_trigger en retour.

Quand une fonction PL/pgSQL est appelée en tant que trigger d'événement, plusieurs variables spéciales sont créées automatiquement dans son bloc de niveau haut. Les voici :

TG_EVENT

Type de données text ; une chaîne représentant l'événement pour lequel le trigger est déclenché.

TG_TAG

Type de données text ; variable contenant la balise commande pour laquelle le trigger a été déclenché.

Exemple 43.8 montre un exemple d'une fonction pour un trigger d'événement écrit en PL/pgSQL.

Exemple 43.8. Une fonction PL/pgSQL pour un trigger d'événement

Cet exemple de trigger lève simplement un message NOTICE à chaque fois qu'une commande supportée est exécutée.

CREATE OR REPLACE FUNCTION rapporte() RETURNS event_trigger AS $$
BEGIN
    RAISE NOTICE 'rapporte: % %', tg_event, tg_tag;
END;
$$ LANGUAGE plpgsql;

CREATE EVENT TRIGGER rapporte ON ddl_command_start EXECUTE FUNCTION rapporte();