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CREATE [ UNIQUE ] INDEX [ CONCURRENTLY ] nom ON table [ USING méthode ] ( { colonne | ( expression ) } [ classeop ] [, ...] ) [ WITH ( parametre_stockage = valeur [, ... ] ) ] [ TABLESPACE espacelogique ] [ WHERE prédicat ]
CREATE INDEX construit un index nom_index sur la table spécifiée. Les index sont principalement utilisés pour améliorer les performances de la base de données (bien qu'une utilisation inappropriée puisse produire l'effet inverse).
Les champs clé pour l'index sont spécifiés à l'aide de noms des colonnes ou par des expressions écrites entre parenthèses. Plusieurs champs peuvent être spécifiés si la méthode d'indexation supporte les index multi-colonnes.
Un champ d'index peut être une expression calculée à partir des valeurs d'une ou plusieurs colonnes de la ligne de table. Cette fonctionnalité peut être utilisée pour obtenir un accès rapide à des données obtenues par transformation des données basiques. Par exemple, un index calculé sur upper(col) autorise la clause WHERE upper(col) = 'JIM' à utiliser un index.
PostgreSQL™ fournit les méthodes d'indexation B-tree (NDT : arbres balancés), hash (NDT : hachage), GiST (NDT : arbres de recherche généralisés) et GIN. Il est possible, bien que compliqué, de définir des méthodes d'indexation utilisateur.
Lorsque la clause WHERE est présente, un index partiel est créé. Un index partiel est un index ne contenant des entrées que pour une portion d'une table, habituellement la portion sur laquelle l'indexation est la plus utile. Par exemple, si une table contient des ordres facturés et d'autres qui ne le sont pas, et que les ordres non facturés n'occupent qu'une petite fraction du total de la table, qui plus est fréquemment utilisée, les performances sont améliorées par la création d'un index sur cette portion. Une autre application possible est l'utilisation de la clause WHERE en combinaison avec UNIQUE pour assurer l'unicité sur un sous-ensemble d'une table. Voir Section 11.7, « Index partiels » pour plus de renseignements.
L'expression utilisée dans la clause WHERE peut ne faire référence qu'à des colonnes de la table sous-jacente, mais elle peut utiliser toutes les colonnes, pas uniquement celles indexées. Actuellement, les sous-requêtes et les expressions d'agrégats sont aussi interdites dans la clause WHERE. Les mêmes restrictions s'appliquent aux champs d'index qui sont des expressions.
Toutes les fonctions et opérateurs utilisés dans la définition d'index doivent être « immutable » (NDT : immuable), c'est-à-dire que leur résultat ne doit dépendre que de leurs arguments et jamais d'une influence externe (telle que le contenu d'une autre table ou l'heure). Cette restriction permet de s'assurer que le comportement de l'index est strictement défini. Pour utiliser une fonction utilisateur dans une expression d'index ou dans une clause WHERE, cette fonction doit être marquée immutable lors de sa création.
Le système vérifie la présence de valeurs dupliquées dans la table à la création de l'index (si des données existent déjà) et à chaque fois qu'une donnée est ajoutée. Les tentatives d'insertion ou de mises à jour qui résultent en des entrées dupliquées engendrent une erreur.
Quand cette option est utilisée, PostgreSQL™ construira l'index sans prendre de verrous qui bloquent les insertions, mises à jour, suppression en parallèle sur cette table ; la construction d'un index standard verrouille les écritures (mais pas les lectures) sur la table jusqu'à la fin de la construction. Il est nécessaire d'avoir quelques connaissances avant d'utiliser cette option -- voir Construire des index en parallèle.
Le nom de l'index à créer. Aucun nom de schéma ne peut être inclus ici ; l'index est toujours créé dans le même schéma que sa table parent.
Le nom de la table à indexer (éventuellement qualifié du nom du schéma).
Le nom de la méthode à utiliser pour l'index. Les choix sont btree, hash, gist et gin. La méthode par défaut est btree.
Le nom d'une colonne de la table.
Une expression basée sur une ou plusieurs colonnes de la table. L'expression doit habituellement être écrite entre parenthèses, comme la syntaxe le précise. Néanmoins, les parenthèses peuvent être omises si l'expression a la forme d'un appel de fonction.
Le nom d'une classe d'opérateur. Voir plus bas pour les détails.
Le nom d'un paramètre de stockage spécifique à la méthode d'indexage. Voir ci-dessous pour les détails.
Le tablespace dans lequel créer l'index. S'il n'est pas précisé, default_tablespace est utilisé ou le tablespace par défaut de la base de données si default_tablespace est une chaîne vide.
L'expression de la contrainte pour un index partiel.
La clause WITH peut spécifier des paramètres de stockage pour les index. Chaque méthode d'indexage peut avoir son propre ensemble de paramètres de stockage. Les méthodes d'indexage intégrées acceptent toutes un seul paramètre :
Le facteur de remplissage pour un index est un pourcentage qui détermine à quel point les pages d'index seront remplies par la méthode d'indexage. Pour les B-tree, les pages enfants sont remplies jusqu'à ce pourcentage lors de la construction initiale de l'index, et aussi lors de l'extension de l'index sur la droite (valeurs de clé les plus importantes). Si les pages deviennent ensuite totalement remplies, elles seront partagées, amenant une dégradation graduelle de l'efficacité de l'index. Les arbres B-tree utilisent un facteur de remplissage de 90% par défaut mais toute valeur entre 10 et 100 peut être choisie. Si la table est statique, alors un facteur de 100 est meilleur pour minimiser la taille physique de l'index. Pour les tables mises à jour régulièrement, un facteur de remplissage plus petit est meilleur pour minimiser le besoin de pages divisées. Les autres méthodes d'indexage utilisent un facteur de remplissage de façon différente mais en gros analogue ; le facteur de remplissage varie suivant les méthodes.
Créer un index peut interférer avec les opérations normales d'une base de données. Habituellement, PostgreSQL™ verrouille la table à indexer pour la protéger des écritures et construit l'index complet avec un seul parcours de la table. Les autres transactions peuvent toujours lire la table mais s'ils essaient d'insérer, mettre à jour, supprimer des lignes dans la table, elles seront bloquées jusqu'à la fin de la construction de l'index. Ceci peut avoir un effet sérieux si le système est une base en production. Les grosses tables peuvent demander plusieurs heures pour être indexées. Même pour les petites tables, une construction d'index peut bloquer les processus qui voudraient écrire dans la table pendant des périodes longues sur un système de production.
PostgreSQL™ supporte la construction des index sans verrouillage des écritures. Cette méthode est appelée en précisant l'option CONCURRENTLY de CREATE INDEX. Quand cette option est utilisée, PostgreSQL™ doit réaliser deux parcours de table et, en plus, il doit attendre que toutes les transactions existantes se terminent. Du coup, cette méthode requiert plus de temps qu'une construction standard de l'index et est bien plus longue à se terminer. Néanmoins, comme cela autorise la poursuite des opérations pendant la construction de l'index, cette méthode est utile pour ajouter de nouveaux index dans un environnement en production. Bien sûr, la charge CPU et I/O supplémentaire imposée par la création de l'index peut ralentir les autres opérations.
Si un problème survient lors du deuxième parcours de la table, comme une violation d'unicité dans un index unique, la commande CREATE INDEX échouera mais laissera derrière un index « invalide ». Cet index sera ignoré pour les requêtes exécutées après car il pourrait être incomplet ; néanmoins, il consommera toujours du temps machine pendant les mises à jour. La méthode de récupération recommandée dans de tels cas est de supprimer l'index et de tenter de nouveau un CREATE INDEX CONCURRENTLY. (Une autre possibilité est de reconstruire l'index avec REINDEX. Néanmoins, comme REINDEX ne supporte pas la construction d'index en parallèle, cette option ne semble pas très attirante.)
Lors de la construction d'un index unique en parallèle, la contrainte d'unicité est déjà placée pour les autres transactions quand le deuxième parcours de table commence. Cela signifie que des violations de contraintes pourraient être rapportées dans les autres requêtes avant que l'index ne soit disponible, voire même dans des cas où la construction de l'index va échouer. De plus, si un échec survient dans le deuxième parcours, l'index « invalide » continue à forcer la contrainte d'unicité.
Les constructions en parallèle d'index avec expression et d'index partiels sont supportées. Les erreurs survenant pendant l'évaluation de ces expressions pourraient causer un comportement similaire à celui décrit ci-dessus pour les violations de contraintes d'unicité.
Les constructions d'index standards permettent d'autres construction d'index en parallèle sur la même table mais seul une construction d'index en parallèle peut survenir sur une table à un même moment. Dans les deux cas, aucun autre type de modification de schéma n'est autorisé sur la table. Une autre différence est qu'une commande CREATE INDEX normale peut être réalisée à l'intérieur d'un bloc de transactions mais CREATE INDEX CONCURRENTLY ne le peut pas.
Chapitre 11, Index présente des informations sur le moment où les index peuvent être utilisés, quand ils ne le sont pas et dans quelles situations particulières ils peuvent être utiles.
Actuellement, seules les méthodes d'indexation B-tree et GiST supportent les index multi-colonnes. Jusqu'à 32 champs peuvent être spécifiés par défaut. (Cette limite peut être modifiée à la compilation de PostgreSQL™.) Seul B-tree supporte actuellement les index uniques.
Une classe d'opérateur peut être spécifiée pour chaque colonne d'un index. La classe d'opérateur identifie les opérateurs à utiliser par l'index pour cette colonne. Par exemple, un index B-tree sur des entiers codés sur quatre octets utilise la classe int4_ops, qui contient des fonctions de comparaison pour les entiers sur quatre octets. En pratique, la classe d'opérateur par défaut pour le type de données de la colonne est généralement suffisant. Les classes d'opérateur trouvent leur intérêt principal dans l'existence, pour certains types de données, de plusieurs ordonnancements significatifs.
Soit l'exemple d'un type de données « nombre complexe » qui doit être classé par sa valeur absolue ou par sa partie réelle. Cela peut être réalisé par la définition de deux classes d'opérateur pour le type de données, puis par la sélection de la classe appropriée lors de la création d'un index.
De plus amples informations sur les classes d'opérateurs sont disponibles dans Section 11.8, « Classes d'opérateurs » et dans Section 33.14, « Interfacer des extensions d'index ».
DROP INDEX est utilisé pour supprimer un index.
Par défaut, les index ne sont pas utilisés pour les clauses IS NULL. La meilleure façon d'utiliser des index dans de tels cas est de créer un index partiel qui utilise un prédicat IS NULL.
Les versions précédentes de PostgreSQL™ ont aussi une méthode d'index R-tree. Cette méthode a été supprimée car elle n'a pas d'avantages par rapport à la méthode GiST. Si USING rtree est indiqué, CREATE INDEX l'interprétera comme USING gist pour simplifier la conversions des anciennes bases à GiST.
Créer un index B-tree sur la colonne titre dans la table films :
CREATE UNIQUE INDEX title_idx ON films (title);
Pour créer un index sur l'expression lower(titre), permettant une recherche efficace quelque soit la casse :
CREATE INDEX idx_titre_minuscule ON films ((lower(titre)));
Pour créer un index avec un facteur de remplissage différent :
CREATE UNIQUE INDEX idx_titre ON films (titre) WITH (fillfactor = 70);
Créer un index sur la colonne code de la table films et donner à l'index l'emplacement du tablespace espaceindex :
CREATE INDEX code_idx ON films(code) TABLESPACE espaceindex;
Pour créer un index sans verrouiller les écritures dans la table :
CREATE INDEX CONCURRENTLY index_quentite_ventes ON table_ventes (quantité);