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Documentation PostgreSQL 18 beta 2 » Administration du serveur » Réplication logique » Conflits

29.7. Conflits #

La réplication logique se comporte de la même manière pour les opérations DML dans le sens où les données seront mises à jour même si la modification a été faite en local sur la base abonnée. Si les données entrantes entrainent des violations de contrainte d'intégrité, la réplication s'arrête. Cela sera référencé comme un conflit. Lorsque l'on réplique des opérations UPDATE ou DELETE, les données manquantes sont aussi considérées comme un conflit, mais cela ne se termine pas avec une erreur et de telles opérations seront simplement ignorées.

Une trace supplémentaire est déclenchée et les statistiques sur les conflits sont enregistrées (disponibles dans la vue pg_stat_subscription_stats) dans les cas suivants conflict :

insert_exists #

Insérer une ligne qui viole une contrainte d'unicité NOT DEFERRABLE. Notez que pour tracer des détails comme l'origine et la date et heure de validation de la clé en conflit, track_commit_timestamp doit être activé sur l'abonné. Dans ce cas, une erreur sera levée jusqu'à ce que le conflit soit résolu manuellement.

update_origin_differs #

Mettre à jour une ligne qui a été précédemment modifiée par une autre origine. Notez que ce conflit peut seulement être détecté quand track_commit_timestamp est activé sur l'abonné. Actuellement, une mise à jour est toujours appliquée quelque soit l'origine de la ligne locale.

update_exists #

La valeur mise à jour d'une ligne viole la contrainte d'unicité NOT DEFERRABLE. Notez que pour tracer des détails comme l'origine et la date et heure de validation de la clé en conflit, track_commit_timestamp doit être activé sur l'abonné. Dans ce cas, une erreur sera levée jusqu'à ce que le conflit soit résolu manuellement. Notez que lors de la mise à jour d'une table partitionnée, si la valeur de la ligne mise à jour satisfait une autre contrainte de partitionnement résultant en l'insertion de la ligne dans une nouvelle partition, le conflit insert_exists peut survenir si la nouvelle ligne viole la contrainte d'unicité NOT DEFERRABLE.

update_missing #

La ligne à mettre à jour n'a pas été trouvée. La mise à jour sera simplement ignorée dans ce scénario.

delete_origin_differs #

Supprimer une ligne qui a été modifiée précédemment par une autre origine. Notez que ce conflit peut seulement être détecté quand track_commit_timestamp est activé sur l'abonné. Actuellement, la suppression est toujours appliquée quelque soit l'origine de la ligne locale.

delete_missing #

La ligne à supprimer n'a pas été trouvée. La suppression sera simplement ignorée dans ce scénario.

multiple_unique_conflicts #

Insérer ou mettre à jour une ligne viole plusieurs contraintes d'unicité NOT DEFERRABLE. Notez que pour tracer des détails comme l'origine et la date et heure des clés en conflit, il faut s'assurer que track_commit_timestamp est activé sur l'abonné. Dans ce cas, une erreur sera levée jusqu'à ce que le conflit soit résolu manuellement.

Notez qu'il y a d'autres scénarios de conflit comme par exemple les violations de contraintes d'exclusion. Actuellement, nous ne fournissons pas de détails supplémentaires dans les traces pour ces scénarios.

Le format de la trace pour les conflits de réplication logique ressemble à ceci :

LOG:  conflict detected on relation "nom_schéma.nom_table": conflict=type_conflit
DETAIL:  explication_détaillée.
{informations_supplémentaires [; ... ]}.

informations_supplémentaires fait partie de :

    Key (nom_colonne [, ...])=(valeur_colonne [, ...])
    existing local tuple [(nom_colonne [, ...])=](valeur_colonne [, ...])
    remote tuple [(nom_colonne [, ...])=](valeur_colonne [, ...])
    replica identity {(nom_colonne [, ...])=(valeur_colonne [, ...]) | full [(nom_colonne [, ...])=](valeur_colonne [, ...])}

La trace fournit les informations suivantes :

LOG
  • nom_schéma.nom_table identifie la relation locale impliquée dans le conflit.

  • type_conflit est le type de conflit survenu (par exemple insert_exists, update_exists).

DETAIL
  • explication_détaillée inclut l'origine, l'identifiant de transaction et les date et heure de la transaction qui a modifié la ligne locale existante, si disponible.

  • La section Key inclut les valeurs de la clé de la ligne locale qui a violé une contrainte d'unicité pour les conflits insert_exists, update_exists ou multiple_unique_conflicts.

  • La section existing local tuple inclut la ligne locale si son origine diffère de la ligne distante pour les conflits update_origin_differs ou delete_origin_differs, ou si la valeur de la clé entre en conflit avec la ligne distante pour les conflits insert_exists, update_exists ou multiple_unique_conflicts.

  • La section remote tuple inclut la nouvelle ligne de l'opération distante d'insertion ou de mise à jour qui a causé le conflit. Notez que pour une opération de mise à jour, la valeur de la colonne de la nouvelle ligne sera NULL si la valeur n'est pas modifiée ou placée dans un TOAST.

  • La section replica identity inclut les valeurs de la clé d'identité de réplicat qui ont été utilisé pour la ligne locale existante qui doit être mise à jour ou supprimée. Cela peut inclure la valeur complète de la ligne si la relation locale est marquée avec REPLICA IDENTITY FULL.

  • nom_colonne est le nom de la colonne. Pour les cas existing local tuple, remote tuple et replica identity full, les noms de colonne sont tracés uniquement si l'utilisateur n'a pas le droit d'accéder à toutes les colonnes de la table. Si les noms de colonne sont présents, ils apparaissent dans le même ordre que les valeurs correspondantes.

  • valeur_colonne est la valeur de la colonne. Les valeurs volumineuses sont tronquées à 64 octets.

  • Notez que dans le cas d'un conflit multiple_unique_conflicts, plusieurs lignes explication_détaillée et informations_supplémentaires seront générées, chacune détaillant l'information de conflit associée à des contraintes d'unicité distinctes.

Les opérations de réplication logique sont réalisées avec les droits du propriétaire de la souscription. Les échecs de droit sur les tables cibles causeront des conflits de réplication, tout autant que l'activation de politiques de sécurité au niveau ligne sur des tables cibles et pour lesquels le propriétaire de la souscription est sujet des politiques de sécurité, sans chercher si une politique rejetterait habituellement les opérations INSERT, UPDATE, DELETE ou TRUNCATE en cours de réplication. Cette restriction sur les politiques de sécurité niveau ligne pourrait être supprimée dans une prochaine version de PostgreSQL.

Lorsqu'un conflit entraine une erreur, cela stoppe la réplication ; Le conflit devra être résolu manuellement par un utilisateur. Des informations détaillées concernant le conflit seront disponibles dans les journaux applicatifs de l'instance abonnée.

La résolution peut être réalisée, soit en changeant les données ou les droits sur la base abonnée pour qu'elles ne soient plus en conflit avec les données entrantes ou en évitant les transactions qui sont en conflit avec les données existantes. Quand un conflit produit une erreur, la réplication ne peut pas continuer et le processus worker de la réplication logique émet un message du type suivant dans les journaux applicatifs de l'abonné :

ERROR:  conflict detected on relation "public.test": conflict=insert_exists
DETAIL:  Key already exists in unique index "t_pkey", which was modified locally in transaction 740 at 2024-06-26 10:47:04.727375+08.
Key (c)=(1); existing local tuple (1, 'local'); remote tuple (1, 'remote').
CONTEXT:  processing remote data for replication origin "pg_16395" during "INSERT" for replication target relation "public.test" in transaction 725 finished at 0/14C0378

Le LSN de la transaction qui contient le changement violant la contrainte et le nom d'origine de réplication peuvent être trouvés à partir du journal applicatif du serveur (LSN 0/14C0378 et origine de réplication pg_16395 dans le cas ci-dessus). La transaction qui a produit le conflit peut être ignorée en utilisant l'instruction ALTER SUBSCRIPTION ... SKIP avec le LSN final (LSN 0/14C0378). Le LSN final pourrait être un LSN sur lequel la transaction est validée ou préparée sur le publieur. La transaction peut aussi être ignorée en appelant la fonction pg_replication_origin_advance(). Avant d'utiliser cette fonction, la souscription doit être désactivée temporairement soit par ALTER SUBSCRIPTION ... DISABLE soit en utilisant l'option disable_on_error de la souscription. Ensuite, vous pouvez utiliser la fonction pg_replication_origin_advance() avec node_name (pg_16395) et le LSN suivant du LSN final (0/14C0379). La position actuelle des origines peut être trouvée dans la vue système pg_replication_origin_status. Merci de noter qu'ignorer la transaction complète inclut d'ignorer des changements qui pourraient ne pas violer des contraintes. Ceci peut rendre l'abonné incohérent très facilement. Les détails supplémentaires concernant les lignes en conflit, comme leur origine et l'horodatage de la validation sont disponibles dans la ligne DETAIL de la trace. Mais notez que cette information est uniquement disponible quand track_commit_timestamp est activé sur l'abonné. Les utilisateurs peuvent utiliser cette information pour décider s'il faut conserver la modification locale ou adopter la modification distante. Par exemple, la ligne DETAIL dans la trace ci-dessus indique que la ligne existante a été modifiée localement. Les utilisateurs peuvent réaliser manuellement un .

Quand le mode streaming vaut parallel, le LSN final des transactions en échec peut ne pas être journalisé. Dans ce cas, il peut être nécessaire de changer le mode de flux (streaming) à on ou off et provoquer les même conflits encore pour que le LSN final des transactions échouées soit écrit dans le journal du serveur. Pour l'utilisation du LSN final, veuillez vous reférer à ALTER SUBSCRIPTION ... SKIP.