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Documentation PostgreSQL 14.11 » Référence » Commandes SQL » SELECT

SELECT

SELECT, TABLE, WITH — récupère des lignes d'une table ou d'une vue

Synopsis

[ WITH [ RECURSIVE ] requête_with [, ...] ]
SELECT [ ALL | DISTINCT [ ON ( expression [, ...] ) ] ]
    [ * | expression [ [ AS ] nom_d_affichage ] [, ...] ]
    [ FROM éléments_from [, ...] ]
    [ WHERE condition ]
    [ GROUP BY [ ALL | DISTINCT ] element_regroupement [, ...] ]
    [ HAVING condition ]
    [ WINDOW nom_window AS ( définition_window ) [, ...] ]
    [ { UNION | INTERSECT | EXCEPT } [ ALL | DISTINCT ] select ]
    [ ORDER BY expression [ ASC | DESC | USING opérateur ] [ NULLS { FIRST | LAST } ] [, ...] ]
    [ LIMIT { nombre | ALL } ]
    [ OFFSET début ] [ ROW | ROWS ] ]
    [ FETCH { FIRST | NEXT } [ total ] { ROW | ROWS } { ONLY | WITH TIES } ]
    [ FOR { UPDATE | NO KEY UPDATE | SHARE | KEY SHARE } [ OF nom_table [, ...] ] [ NOWAIT | SKIP LOCKED ] [...] ]

avec éléments_from qui peut être :

    [ ONLY ] nom_table [ * ] [ [ AS ] alias [ ( alias_colonne [, ...] ) ] ]
                [ TABLESAMPLE methode_echantillonnage ( argument [, ...] ) [ REPEATABLE ( pourcentage_echantillon ) ] ]
    [ LATERAL ] ( select ) [ AS ] alias [ ( alias_colonne [, ...] ) ]
    nom_requête_with [ [ AS ] alias [ ( alias_colonne [, ...] ) ] ]
    [ LATERAL ] nom_fonction ( [ argument [, ...] ] )
                [ WITH ORDINALITY ] [ [ AS ] alias [ ( alias_colonne [, ...] ) ] ]
    [ LATERAL ] nom_fonction ( [ argument [, ...] ] ) [ AS ] alias ( définition_colonne [, ...] )
    [ LATERAL ] nom_fonction ( [ argument [, ...] ] ) AS ( définition_colonne [, ...] )
    [ LATERAL ] ROWS FROM( nom_fonction ( [ argument [, ...] ] ) [ AS ( définition_colonne [, ...] ) ] [, ...] )
                [ WITH ORDINALITY ] [ [ AS ] alias [ ( alias_colonne [, ...] ) ] ]
    élément_from type_jointure élément_from { ON condition_jointure | USING ( join_column [, ...] ) [ AS join_using_alias ] }
    élément_from NATURAL type_jointure élément_from
    élément_from CROSS JOIN élément_from


et element_regroupement peut valoir :

    ( )
    expression
    ( expression [, ...] )
    ROLLUP ( { expression | ( expression [, ...] ) } [, ...] )
    CUBE ( { expression | ( expression [, ...] ) } [, ...] )
    GROUPING SETS ( element_regroupement [, ...] )

et requête_with est :

    nom_requête_with [ ( nom_colonne [, ...] ) ] AS [ [ NOT ] MATERIALIZED ] ( select | valeurs | insert | update | delete )
        [ SEARCH { BREADTH | DEPTH } FIRST BY nom_colonne [, ...] SET search_seq_col_name ]
        [ CYCLE nom_colonne [, ...] SET cycle_mark_col_name [ TO cycle_mark_value DEFAULT cycle_mark_default ] USING cycle_path_col_name ]

TABLE [ ONLY ] nom_table [ * ]
  

Description

SELECT récupère des lignes de zéro ou plusieurs tables. Le traitement général de SELECT est le suivant :

  1. Toutes les requêtes dans la liste WITH sont évaluées. Elles jouent le rôle de tables temporaires qui peuvent être référencées dans la liste FROM. Une requête WITH qui est référencée plus d'une fois dans FROM n'est calculée qu'une fois, unless specified otherwise with NOT MATERIALIZED (voir Clause WITH ci-dessous).

  2. Tous les éléments de la liste FROM sont calculés. (Chaque élément dans la liste FROM est une table réelle ou virtuelle.) Si plus d'un élément sont spécifiés dans la liste FROM, ils font l'objet d'une jointure croisée (cross-join). (Voir Clause FROM ci-dessous.)

  3. Si la clause WHERE est spécifiée, toutes les lignes qui ne satisfont pas les conditions sont éliminées de l'affichage. (Voir Clause WHERE ci-dessous.)

  4. Si la clause GROUP BY est spécifiée or if there are aggregate function calls, l'affichage est divisé en groupes de lignes qui correspondent à une ou plusieurs valeurs, et aux résultats des fonctions d'agrégat calculés. Si la clause HAVING est présente, elle élimine les groupes qui ne satisfont pas la condition donnée. (Voir Clause GROUP BY et Clause HAVING ci-dessous.) Bien que les colonnes en sortie d'une requête sont calculées nominalement à la prochaine étape, elles peuvent aussi être référencées (par nom ou numéro) dans la clause GROUP BY.

  5. Les lignes retournées sont traitées en utilisant les expressions de sortie de SELECT pour chaque ligne ou groupe de ligne sélectionné. (Voir Liste SELECT ci-dessous.)

  6. SELECT DISTINCT élimine du résultat les lignes en double. SELECT DISTINCT ON élimine les lignes qui correspondent sur toute l'expression spécifiée. SELECT ALL (l'option par défaut) retourne toutes les lignes, y compris les doublons. (cf. Clause DISTINCT ci-dessous.)

  7. En utilisant les opérateurs UNION, INTERSECT et EXCEPT, l'affichage de plusieurs instructions SELECT peut être combiné pour former un ensemble unique de résultats. L'opérateur UNION renvoie toutes les lignes qui appartiennent, au moins, à l'un des ensembles de résultats. L'opérateur INTERSECT renvoie toutes les lignes qui sont dans tous les ensembles de résultats. L'opérateur EXCEPT renvoie les lignes qui sont présentes dans le premier ensemble de résultats mais pas dans le deuxième. Dans les trois cas, les lignes dupliquées sont éliminées sauf si ALL est spécifié. Le mot-clé supplémentaire DISTINCT peut être ajouté pour signifier explicitement que les lignes en doublon sont éliminées. Notez bien que DISTINCT est là le comportement par défaut, bien que ALL soit le défaut pour la commande SELECT. (Voir Clause UNION, Clause INTERSECT et Clause EXCEPT ci-dessous.)

  8. Si la clause ORDER BY est spécifiée, les lignes renvoyées sont triées dans l'ordre spécifié. Si ORDER BY n'est pas indiqué, les lignes sont retournées dans l'ordre qui permet la réponse la plus rapide du système. (Voir Clause ORDER BY ci-dessous.)

  9. Si les clauses LIMIT (ou FETCH FIRST) ou OFFSET sont spécifiées, l'instruction SELECT ne renvoie qu'un sous-ensemble de lignes de résultats. (Voir Clause LIMIT ci-dessous.)

  10. Si la clause FOR UPDATE, FOR NO KEY UPDATE, FOR SHARE ou FOR KEY SHARE est spécifiée, l'instruction SELECT verrouille les lignes sélectionnées contre les mises à jour concurrentes. (Voir Clause de verrouillage ci-dessous.)

Le droit SELECT sur chaque colonne utilisée dans une commande SELECT est nécessaire pour lire ses valeurs. L'utilisation de FOR NO KEY UPDATE, FOR UPDATE, FOR SHARE ou FOR KEY SHARE requiert en plus le droit UPDATE (pour au moins une colonne de chaque table sélectionnée).

Paramètres

Clause WITH

La clause WITH vous permet de spécifier une ou plusieurs sous-requêtes qui peuvent être utilisées par leur nom dans la requête principale. Les sous-requêtes se comportent comme des tables temporaires ou des vues pendant la durée d'exécution de la requête principale. Chaque sous-requête peut être un ordre SELECT, TABLE, VALUES, INSERT, UPDATE ou bien DELETE. Lorsque vous écrivez un ordre de modification de données (INSERT, UPDATE ou DELETE) dans une clause WITH, il est habituel d'inclure une clause RETURNING. C'est la sortie de cette clause RETURNING, et non pas la table sous-jacente que l'ordre modifie, qui donne lieu à la table temporaire lue par la requête principale. Si la clause RETURNING est omise, l'ordre est tout de même exécuté, mais il ne produit pas de sortie ; il ne peut donc pas être référencé comme une table par la requête principale.

Un nom (sans qualification de schéma) doit être spécifié pour chaque requête WITH. En option, une liste de noms de colonnes peut être spécifié ; si elle est omise, les noms de colonnes sont déduites de la sous-requête.

Si RECURSIVE est spécifié, la sous-requête SELECT peut se référencer elle même. Une sous-requête de ce type doit avoir la forme

terme_non_récursif UNION [ ALL | DISTINCT ] terme_récursif
    

où l'auto-référence récursive doit apparaître dans la partie droite de l'UNION. Seule une auto-référence récursive est autorisée par requête. Les ordres de modification récursifs ne sont pas supportés, mais vous pouvez utiliser le résultat d'une commande SELECT récursive dans un ordre de modification. Voir Section 7.8 pour un exemple.

Un autre effet de RECURSIVE est que les requêtes WITH n'ont pas besoin d'être ordonnées : une requête peut en référencer une autre qui se trouve plus loin dans la liste (toutefois, les références circulaires, ou récursion mutuelle, ne sont pas implémentées). Sans RECURSIVE, les requêtes WITH ne peuvent référencer d'autres requêtes WITH soœurs que si elles sont déclarées avant dans la liste WITH.

La clause optionnelle SEARCH calcule une colonne de séquence de recherche qui peut être utilisé pour trier les résultats d'une requête récursive soit en breadth-first ou des depth-first. La liste de noms de colonnes fournie indique la clé de ligne qui est utilisée pour garder trace des lignes visitées. Une colonne nommée search_seq_col_name sera ajoutée à la liste des colonnes résultats de la requête WITH. Cette colonne peut être triée dans la requête externe pour réaliser le tri demandé. Voir Section 7.8.2.1 pour des exemples.

La clause optionnelle CYCLE est utilisé pour détecter les cycles dans les requêtes récursives. La liste des noms de colonnes fournie indiqué la clé de ligne qui est à utiliser pour garder trace des lignes visitées. Une colonne nommée cycle_mark_col_name sera ajoutée à la liste de colonnes en résultat de la requête WITH. Cette colonne est initialisée à cycle_mark_value quand un cycle est détecté, et sinon à cycle_mark_default. De plus, le traitement de l'union récursif s'arrêtera quand un cycle aura été détecté. cycle_mark_value et cycle_mark_default doivent être des constantes et elles sont convertibles automatiquement vers un type de données commun. Le type de données doit avoir un opérateur d'inégalité. (Le standard SQL requiert qu'elles doivent être de type booléen ou chaîne de caractères, mais PostgreSQL ne l'oblige pas.) Par défaut, TRUE et FALSE (de type boolean) sont utilisés. De plus, une colonne nommée cycle_path_col_name sera ajoutée à la liste de colonnes en résultat de la requête WITH. Cette colonne est utilisée en interne pour traquer les lignes visitées. Voir Section 7.8.2.2 pour des exemples.

Les clauses SEARCH et CYCLE sont seulement valides pour les requêtes WITH récursives. with_query doit être une UNION(ou UNION ALL) de deux commandes SELECT (ou équivalent) commands (pas de UNIONimbriqués). Si les deux clauses sont utilisées, la colonne ajoutée par la clause SEARCH apparaît avant les colonnes ajoutées par la clause CYCLE.

La requête principale et les requêtes WITH sont toutes exécutées en même temps. Ceci implique que les effets d'une requête modifiant des données dans la clause WITH ne peuvent pas être vus des autres parties de la requête, autrement qu'en lisant son retour avec la clause RETURNING. Si des telles instructions de modification de données essaient de modifier la même ligne, les résultats sont inconnus.

Quand il y a plusieurs requêtes dans la clause WITH, RECURSIVE ne devra être écrit qu'une seule fois, immédiatement après WITH. Cela s'applique à toutes les requêtes de la clause WITH, bien que cela n'a pas d'effet sur les requêtes qui n'utilisent pas de récursion de référence en avant (forward references).

Une propriété clé des requêtes WITH est qu'elles ne sont normalement évaluées qu'une seule fois par exécution de la requête principale, même si la 1requête principale les utilise plus d'une fois. En particulier, vous avez la garantie que les traitements de modification de données sont exécutés une seule et unique fois, que la requête principale lise tout ou partie de leur sortie.

Néanmoins, une requête WITH peut être marquée NOT MATERIALIZED pour supprimer cette garantie. Dans ce cas, la requête WITH peut être intégrée dans la requête principale comme s'il s'agissait d'un simple sous-SELECT dans la clause FROM de la requête principale. Ceci résulte en des calculs dupliquées sur la requête principale fait référence à la requête WITH plus d'une fois ; mais si chaque utilisation requiert seulement quelques lignes de la sortie complète de la requête WITH, la clause NOT MATERIALIZED peut apporter un gain net en autorisant les requêtes à être optimisées globalement. NOT MATERIALIZED est ignoré s'il est attaché à une requête WITH récursive ou qui n'est pas sans effet de bord (autrement dit, pas un simple SELECT contenant aucune fonction volatile).

Par défaut, une requête WITH sans effet de bord est intégrée dans la requête principale si elle est utilisée exactement une fois dans la clause FROM de la requête. Ceci permet une optimisation de la jointure des deux requêtes dans des situations où cela serait sémantiquement invisible. Néanmoins, cette intégration peut être empêchée en marquant la requête WITH avec le mot-clé MATERIALIZED. Ceci peut être utile si la requête WITH est utilisée comme barrière d'optimisation pour empêcher le planificateur de choisir un mauvais plan. Les versions de PostgreSQL antérieures à la 12 ne faisaient jamais ce type d'intégration, donc les requêtes écrites pour les versions précédentes pourraient se fier sur WITH comme barrières d'optimisation.

Voir Section 7.8 pour plus d'informations.

Clause FROM

La clause FROM spécifie une ou plusieurs tables source pour le SELECT. Si plusieurs sources sont spécifiées, le résultat est un produit cartésien (jointure croisée) de toutes les sources. Mais habituellement, des conditions de qualification (via WHERE) sont ajoutées pour restreindre les lignes renvoyées à un petit sous-ensemble du produit cartésien.

La clause FROM peut contenir les éléments suivants :

nom_table

Le nom (éventuellement qualifié par le nom du schéma) d'une table ou vue existante. Si ONLY est spécifié avant le nom de la table, seule cette table est parcourue. Dans le cas contraire, la table et toutes ses tables filles (s'il y en a) sont parcourues. En option, * peut être ajouté après le nom de la table pour indiquer explicitement que les tables filles sont inclues.

alias

Un nom de substitution pour l'élément FROM contenant l' alias. Un alias est utilisé par brièveté ou pour lever toute ambiguïté lors d'auto-jointures (la même table est parcourue plusieurs fois). Quand un alias est fourni, il cache complètement le nom réel de la table ou fonction ; par exemple, avec FROM truc AS, le reste du SELECT doit faire référence à cet élément de FROM par f et non pas par truc. Si un alias est donné, une liste d' alias de colonnes peut aussi être saisi comme noms de substitution pour différentes colonnes de la table.

TABLESAMPLE methode_echantillonnage ( argument [, ...] ) [ REPEATABLE ( pourcentage_echantillon ) ]

Une clause TABLESAMPLE après un nom_table indique que la methode_echantillonnage indiquée doit être utilisé pour récupérer un sous-ensemble des lignes de cette table. Cet échantillonnage précède l'application de tout autre filtre tel que la clause WHERE. La distribution standard de PostgreSQL inclut deux méthodes d'échantillonnage, BERNOULLIet SYSTEM mais d'autres méthodes d'échantillonnage peuvent être installées via des extensions.

Les méthodes d'échantillonnage BERNOULLI et SYSTEM acceptent chacune un seul argument correspondant à la fraction à échantillonner pour la table, exprimée sous la forme d'un pourcentage entre 0 et 100. Cet argument peut être une expression renvoyant un flottant (real). (D'autres méthodes d'échantillonnage pourraient accepter plus d'arguments ou des arguments différents.) Ces deux méthodes retournent chacune un sous-ensemble choisi au hasard de la table qui contiendra approximativement le pourcentage indiqué de lignes pour cette table. La méthode BERNOULLI parcourt la table complète et sélectionne ou ignore des lignes individuelles indépendemment avec la probabilité sélectionnée. La méthode SYSTEM fait un échantillonnage au niveau des blocs, chaque bloc ayant la chance indiquée d'être sélectionnée ; toutes les lignes de chaque bloc sélectionné sont renvoyées. La méthode SYSTEM est bien plus rapide que la méthode BERNOULLI quand un petit pourcentage est indiqué pour l'échantillonnage mais elle peut renvoyer un échantillon moins aléatoire de la table, dû aux effets de l'ordre des lignes.

La clause optionnelle REPEATABLE indique un nombre seed ou une expression à utiliser pour générer des nombres aléatoires pour la méthode d'échantillonnage. La valeur peut être toute valeur flottante non NULL. Deux requêtes précisant la même valeur seed et les mêmes valeurs en argument sélectionneront le même échantillon de la table si celle-ci n'a pas changé entre temps. Mais différentes valeurs seed produiront généralement des échantillons différents. Si REPEATABLE n'est pas indiqué, alors un nouvel échantillon est choisi au hasard pour chaque requête, basé sur une graine générée par le système. Notez que certaines méthodes d'échantillonage supplémentaires pourraient ne pas accepter la clausse REPEATABLE, et toujours produire de nouveau échantillon à chaque utilisation.

select

Un sous-SELECT peut apparaître dans la clause FROM. Il agit comme si sa sortie était transformée en table temporaire pour la durée de cette seule commande SELECT. Le sous-SELECT doit être entouré de parenthèses et un alias doit lui être fourni. Une commande VALUES peut aussi être utilisée ici.

requête_with

Une requête WITH est référencée par l'écriture de son nom, exactement comme si le nom de la requête était un nom de table (en fait, la requête WITH cache toutes les tables qui auraient le même nom dans la requête principale. Si nécessaire, vous pouvez accéder à une table réelle du même nom en précisant le schéma du nom de la table). Un alias peut être indiqué de la même façon que pour une table.

nom_fonction

Des appels de fonctions peuvent apparaître dans la clause FROM. (Cela est particulièrement utile pour les fonctions renvoyant des ensembles de résultats, mais n'importe quelle fonction peut être utilisée.) Un appel de fonction agit comme si la sortie de la fonction était créée comme une table temporaire pour la durée de cette seule commande SELECT. Si le type du résultat de la fonction est composite (en incluant le cas d'une fonction avec plusieurs paramètres OUT), chaque attribut devient une colonne séparée dans la table implicite.

Quand la clause optionnelle WITH ORDINALITY est ajoutée à l'appel de fonction, une colonne supplémentaire de type bigint sera ajouté aux colonnes du résultat de la fonction. Cette colonne numérote les lignes de l'ensemble de résultats de la fonction, en commençant à 1. Par défaut, cette colonne est nommée ordinality.

Un alias peut être fourni de la même façon pour une table. Si un alias de table est donné, une liste d'alias de colonnes peut aussi être écrite pour fournir des noms de substitution pour un ou plusieurs attributs du type composite en retour de la fonction, ceci incluant la colonne numérotée automatiquement.

Plusieurs appels de fonction peuvent être combinés en un seul élément dans la clause FROM en les entourant de ROWS FROM( ... ). La sortie d'un tel élément est la concaténation de la première ligne de chaque fonction, puis la deuxième ligne de chaque fonction, etc. Si certaines fonctions produisent moins de lignes que d'autres, des NULL sont ajoutées pour les données manquantes, ce qui permet d'avoir comme nombre de lignes celui de la fonction qui en renvoit le plus.

Si la fonction a été définie comme renvoyant le type de données record, un alias ou le mot clé AS doivent être présents, suivi par une liste de définition de colonnes de la forme ( nom_colonne type_donnée [, ... ]). La liste de définition des colonnes doit correspondre au nombre réel et aux types réels des colonnes renvoyées par la fonction.

Lors de l'utilisation de la syntaxe ROWS FROM( ... ), si une des fonctions nécessite une liste de définition des colonnes, il est préférable de placer la liste de définition des colonnes après l'appel de la fonction dans ROWS FROM( ... ). Une liste ded définition des colonnes peut être placé après la construction ROWS FROM( ... ) seulement s'il n'y a qu'une seule fonction et pas de clause WITH ORDINALITY.

Pour utiliser ORDINALITY avec une liste de définition de colonnes, vous devez utiliser la syntaxe ROWS FROM( ... ) et placer la liste de définition de colonnes dans ROWS FROM( ... ).

type_jointure

Un des éléments

  • [ INNER ] JOIN

  • LEFT [ OUTER ] JOIN

  • RIGHT [ OUTER ] JOIN

  • FULL [ OUTER ] JOIN

Pour les types de jointures INNER et OUTER, une condition de jointure doit être spécifiée, à choisir parmi ON condition_jointure ou USING (colonne_jointure [, ...]) ou NATURAL. Voir ci-dessous pour les significations.

Une clause JOIN combine deux éléments FROM, que nous allons appelons « tables » par simplicité bien qu'ils puissent être n'importe quel élément utilisable dans une clause FROM. Les parenthèses peuvent être utilisées pour déterminer l'ordre d'imbrication. En l'absence de parenthèses, les JOIN sont imbriqués de gauche à droite. Dans tous les cas, JOIN est plus prioritaire que les virgules séparant les éléments FROM. Toutes les options JOIN sont une facilité d'écriture car elles ne font rien que vous ne pourriez faire avec les habituels FROM et WHERE.

CROSS JOIN et INNER JOIN produisent un simple produit cartésien. Le résultat est identique à celui obtenu lorsque les deux tables sont listés au premier niveau du FROM, mais restreint par la condition de jointure (si elle existe). CROSS JOIN est équivalent à INNER JOIN ON (TRUE), c'est-à-dire qu'aucune ligne n'est supprimée par qualification. Ces types de jointure sont essentiellement une aide à la notation car ils ne font rien de plus qu'un simple FROM et WHERE.

LEFT OUTER JOIN renvoie toutes les lignes du produit cartésien qualifié (c'est-à-dire toutes les lignes combinées qui satisfont la condition de jointure), plus une copie de chaque ligne de la table de gauche pour laquelle il n'y a pas de ligne à droite qui satisfasse la condition de jointure. La ligne de gauche est étendue à la largeur complète de la table jointe par insertion de valeurs NULL pour les colonnes de droite. Seule la condition de la clause JOIN est utilisée pour décider des lignes qui correspondent. Les conditions externes sont appliquées après coup.

À l'inverse, RIGHT OUTER JOIN renvoie toutes les lignes jointes plus une ligne pour chaque ligne de droite sans correspondance (complétée par des NULL pour le côté gauche). C'est une simple aide à la notation car il est aisément convertible en LEFT en inversant les tables gauche et droite.

FULL OUTER JOIN renvoie toutes les lignes jointes, plus chaque ligne gauche sans correspondance (étendue par des NULL à droite), plus chaque ligne droite sans correspondance (étendue par des NULL à gauche).

ON condition_jointure

condition_jointure est une expression qui retourne une valeur de type boolean (comme une clause WHERE) qui spécifie les lignes d'une jointure devant correspondre.

USING (colonne_jointure [, ...]) [ AS jointure_utilisant_alias ]

Une clause de la forme USING ( a, b, ... ) est un raccourci pour ON table_gauche.a = table_droite.a AND table_gauche.b = table_droite.b .... De plus, USING implique l'affichage d'une seule paire des colonnes correspondantes dans la sortie de la jointure.

Si un nom jointure_utilisant_alias est indiqué, il fournit un alias de table pour les colonnes de la jointure. Seules les colonnes de la jointure listées dans la clause USING sont adressables par ce nom. Contrairement à l'habituel alias, cela ne cache pas les noms des tables jointes du reste de la requête. De plus, contrairement à un alias standard, vous ne pouvez pas écrire une liste d'alias de colonnes -- les noms en sortie des colonnes de jointure sont identiques à comment elles apparaissent en utilisant la liste USING.

NATURAL

NATURAL est un raccourci pour une liste USING qui mentionne toutes les colonnes de même nom dans les deux tables. USING qui mentionne toutes les colonnes de même nom dans les deux tables. S'il n'y a pas de noms de colonnes communs, NATURAL est équivalent à ON TRUE.

CROSS JOIN

CROSS JOIN est équivalent à INNER JOIN ON (TRUE), c'est-à-dire qu'aucune ligne n'est supprimée par la qualification. Elles réalisent un produit cartésien, donc les mêmes résultats que vous obtiendriez en listant les deux tables au niveau haut d'un FROM, mais restreints à la condition de jointure (s'il y en a une).

LATERAL

Le mot clé LATERAL peut précéder un élément sous-SELECT de la clause FROM. Ceci permet au sous-SELECT de faire référence aux colonnes des éléments du FROM qui apparaissent avant lui dans la liste FROM. (Sans LATERAL, chaque sous-SELECT est évalué indépendamment et donc ne peut pas faire référence à tout autre élément de la clause FROM.)

LATERAL peut aussi précéder un élément fonction dans la clause FROM mais dans ce cas, ce n'est pas requis car l'expression de la fonction peut faire référence aux éléments du FROM dans tous les cas.

Un élément LATERAL peut apparaître au niveau haut dans la liste FROM ou à l'intérieur d'un arbre JOIN. Dans ce dernier cas, il peut aussi faire référence à tout élément qui se trouvent à la gauche d'un JOIN qui est à sa droite.

Quand un élément du FROM des références LATERAL, l'évaluation se fait ainsi : pour chaque ligne d'un élément FROM fournissant une colonne référencée ou un ensemble de lignes provenant de plusieurs éléments FROM fournissant les colonnes, l'élément LATERAL est évaluée en utilisant la valeur des colonnes de cette (ou ces) ligne(s). Les lignes résultantes sont jointes comme d'habitude avec les lignes pour lesquelles elles ont été calculées. Ceci est répété pour chaque ligne ou chaque ensemble de lignes provenant de la table contenant les colonnes référencées.

Le(s) table(s) contenant les colonnes référencées doivent être jointes avec INNER ou LEFT à l'élément LATERAL. Sinon il n'y aurait pas un ensemble bien défini de lignes à partir duquel on pourrait construire chaque ensemble de lignes pour l'élément LATERAL. Du coup, bien qu'une construction comme X RIGHT JOIN LATERAL Y est valide syntaxiquement, il n'est pas permis à Y de référencer X.

Clause WHERE

La clause WHERE optionnelle a la forme générale

WHERE condition
    

condition est une expression dont le résultat est de type boolean. Toute ligne qui ne satisfait pas cette condition est éliminée de la sortie. Une ligne satisfait la condition si elle retourne vrai quand les valeurs réelles de la ligne sont substituées à toute référence de variable.

Clause GROUP BY

La clause GROUP BY optionnelle a la forme générale

GROUP BY [ ALL | DISTINCT ] element_regroupement [, ...]
    

GROUP BY condensera en une seule ligne toutes les lignes sélectionnées partageant les mêmes valeurs pour les expressions regroupées. Une expression utilisée à l'intérieur d'un element_regroupement peut être un nom de colonne en entrée, ou le nom ou le numéro d'une colonne en sortie (élément de la liste SELECT), ou une expression arbitraire formée à partir des valeurs ou colonnes en entrée. En cas d'ambiguité, un nom GROUP BY sera interprété comme un nom de colonne en entrée plutôt qu'en tant que nom de colonne en sortie.

Si une clause parmi GROUPING SETS, ROLLUP ou CUBE est présente comme élément de regroupement, alors la clause GROUP BY dans sa globalité définit un certain nombre d'ensembles de regroupement indépendants. L'effet de ceci est l'équivalent de la construction d'un UNION ALL des sous-requêtes pour chaque ensemble de regroupement individuel avec leur propre clause GROUP BY. La clause optionnelle DISTINCT supprime les ensembles dupliqués avant le traitement ; elle ne transforme pas le UNION ALL en un UNION DISTINCT. Pour plus de détails sur la gestion des ensembles de regroupement, voir Section 7.2.4.

Les fonctions d'agrégat, si utilisées, sont calculées pour toutes les lignes composant un groupe, produisant une valeur séparée pour chaque groupe. (S'il y a des fonctions d'agrégat mais pas de clause GROUP BY, la requête est traitée comme ayant un seul groupe contenant toutes les lignes sélectionnées.) L'ensemble de lignes envoyées à la fonction d'agrégat peut être en plus filtré en ajoutant une clause FILTER lors de l'appel à la fonction d'agrégat ; voir Section 4.2.7 pour plus d'informations. Quand une clause FILTER est présente, seules les lignes correspondant au filtre sont incluses en entrée de cette fonction d'agrégat.

Quand GROUP BY est présent ou que des fonctions d'agrégat sont présentes, les expressions du SELECT ne peuvent faire référence qu'à des colonnes groupées, sauf à l'intérieur de fonctions d'agrégat, ou bien si la colonne non groupée dépend fonctionnellement des colonnes groupées. En effet, s'il en était autrement, il y aurait plus d'une valeur possible pour la colonne non groupée. Une dépendance fonctionnelle existe si les colonnes groupées (ou un sous-ensemble de ces dernières) sont la clé primaire de la table contenant les colonnes non groupées.

Rappelez-vous que toutes les fonctions d'agrégat sont évaluées avant l'évaluation des expressions « scalaires » dans la clause HAVING ou la liste SELECT. Ceci signifie que, par exemple, une expression CASE ne peut pas être utilisée pour ignorer l'évaluation de la fonction d'agrégat ; voir Section 4.2.14.

Actuellement, FOR NO KEY UPDATE, FOR UPDATE, FOR SHARE et FOR KEY SHARE ne peuvent pas être spécifiées avec GROUP BY.

Clause HAVING

La clause optionnelle HAVING a la forme générale

HAVING condition
    

condition est identique à celle spécifiée pour la clause WHERE.

HAVING élimine les lignes groupées qui ne satisfont pas à la condition. HAVING est différent de WHERE : WHERE filtre les lignes individuelles avant l'application de GROUP BY alors que HAVING filtre les lignes groupées créées par GROUP BY. Chaque colonne référencée dans condition doit faire référence sans ambiguïté à une colonne groupée, sauf si la référence apparaît dans une fonction d'agrégat ou que les colonnes non groupées sont fonctionnement dépendantes des colonnes groupées.

Même en l'absence de clause GROUP BY, la présence de HAVING transforme une requête en requête groupée. Cela correspond au comportement d'une requête contenant des fonctions d'agrégats mais pas de clause GROUP BY. Les lignes sélectionnées ne forment qu'un groupe, la liste du SELECT et la clause HAVING ne peuvent donc faire référence qu'à des colonnes à l'intérieur de fonctions d'agrégats. Une telle requête ne produira qu'une seule ligne si la condition HAVING est réalisée, aucune dans le cas contraire.

Actuellement, FOR NO KEY UPDATE, FOR UPDATE, FOR SHARE et FOR KEY SHARE ne peuvent pas être spécifiées avec GROUP BY.

Clause WINDOW

La clause optionnelle WINDOW a la forme générale

WINDOW nom_window AS ( définition_window ) [, ...]
    

nom_window est un nom qui peut être référencé par des clauses OVER ou par des définitions Window, et définition_window est

[ nom_window_existante ]
[ PARTITION BY expression [, ...] ]
[ ORDER BY expression [ ASC | DESC | USING operateur ] [ NULLS { FIRST | LAST } ] [, ...] ]
[ clause_frame ]
    

Si un nom_window_existante est spécifié, il doit se référer à une entrée précédente dans la liste WINDOW ; la nouvelle Window copie sa clause de partitionnement de cette entrée, ainsi que sa clause de tri s'il y en a. Dans ce cas, la nouvelle Window ne peut pas spécifier sa propre clause PARTITION BY, et ne peut spécifier de ORDER BY que si la Window copiée n'en a pas. La nouvelle Window utilise toujours sa propre clause frame ; la Window copiée ne doit pas posséder de clause frame.

Les éléments de la liste PARTITION BY sont interprétés à peu près de la même façon que des éléments d'une clause GROUP BY, sauf qu'ils sont toujours des expressions simples et jamais le nom ou le numéro d'une colonne en sortie. Une autre différence est que ces expressions peuvent contenir des appels à des fonctions d' agrégat, ce qui n'est pas autorisé dans une clause GROUP BY classique. Ceci est autorisé ici parce que le windowing se produit après le regroupement et l' agrégation.

De façon similaire, les éléments de la liste ORDER BY sont interprétés à peu près de la même façon que les éléments d'un ORDER BY, sauf que les expressions sont toujours prises comme de simples expressions et jamais comme le nom ou le numéro d'une colonne en sortie.

La clause clause_frame optionnelle définit la frame window pour les fonctions window qui dépendent de la frame (ce n'est pas le cas de toutes). La frame window est un ensemble de lignes liées à chaque ligne de la requête (appelée la ligne courante). La clause_frame peut être une des clauses suivantes :

{ RANGE | ROWS | GROUPS } début_portée [ exclusion_portée ]
{ RANGE | ROWS | GROUPS } BETWEEN début_portée AND fin_portée [ exclusion_portée ]
    

début_frame et fin_frame peuvent valoir

UNBOUNDED PRECEDING
décalage PRECEDING
CURRENT ROW
décalage FOLLOWING
UNBOUNDED FOLLOWING
    

et exclusion_portée peut valoir

EXCLUDE CURRENT ROW
EXCLUDE GROUP
EXCLUDE TIES
EXCLUDE NO OTHERS
    

Si fin_frame n'est pas précisé, il vaut par défaut CURRENT ROW. Les restrictions sont les suivantes : début_frame ne peut pas valoir UNBOUNDED FOLLOWING, fin_frame ne peut pas valoir UNBOUNDED PRECEDING, et le choix fin_frame ne peut apparaître avant les options frame_start et frame_end que le choix début_frame -- par exemple RANGE BETWEEN CURRENT ROW AND décalage PRECEDING n'est pas permis.

L'option de portée par défaut est RANGE UNBOUNDED PRECEDING, qui est identique à RANGE BETWEEN UNBOUNDED PRECEDING AND CURRENT ROW ; cela configure la portée à toutes les lignes du début de la partition jusqu'au dernier peer de la ligne courant (une ligne que la clause ORDER BY de fenêtrage considère équivalente à la ligne courante ; toutes les lignes sont dans ce cas s'il n'y a pas d'ORDER BY). En général, UNBOUNDED PRECEDING signifie que la portée comment avec la première ligne de la partition et, de façon similaire, UNBOUNDED FOLLOWING signifie que la portée se termine avec la dernière ligne de la partition, quelque soit le mot (RANGE, ROWS or GROUPS). Dans le mode ROWS, CURRENT ROW signifie que la portée commence ou se termine avec la ligne actuelle ; mais dans les modes RANGE et GROUPS, il signifie que la portée commence ou se termine avec le premier ou le dernier équivalent de la ligne courante d'après le tri ORDER BY. Les options offset PRECEDING et offset FOLLOWING varient en signification suivant le mode de portée. Dans le mode ROWS, offset est un entier indiquant que la portée commence ou se termine par ce nombre de lignes avant ou après la ligne actuelle. Dans le mode GROUPS, offset est un entier indiquant que la portée commence ou se termine par ce nombre de groupes d'équivalents avant ou après le groupe d'équivalents de la ligne courante, où un groupe d'équivalents est un groupe de lignes équivalentes suivant la clause ORDER BY de fenêtrage. Dans le mode RANGE, l'utilisation de l'option offset requiert qu'il y ait exactement une colonne ORDER BY dans la définition de la fenêtre. Ensuite, la portée contient ces lignes dont la valeur de la colonne de tri n'est pas inférieur de offset (pour PRECEDING) ou supérieur (pour FOLLOWING) à la valeur de la colonne de tri de la ligne courante. Dans ces cas, le type de données de l'expression offset dépend du typ de données de la colonne de tri. Pour les colonnes numériques, il s'agit typiquement du même type que la colonne de tri. Pour les colonnes date/heure, il s'agit typiquement d'un interval. Dans tous les cas, la valeur de offset doit être non NULL et non négative. De plus, alors que offset n'a pas besoin d'être une simple constante, elle ne peut pas contenir des variables, des fonctions d'agrégat et des fonctions de fenêtrage.

L'option exclusion_portée autorise les lignes autour de la ligne courante d'être exclues de la portée, même si elles devraient être includes d'après les options de début et de fin de portée. EXCLUDE CURRENT ROW exclut la ligne courante de la portée. EXCLUDE GROUP exclut la ligne courante et ses équivalents de tri à partir de la portée. EXCLUDE TIES exclut tout équivalent de la ligne courante à partir de la portée, mais pas la ligne courante elle-même. EXCLUDE NO OTHERS indique seulement explicitement le comportement par défaut qui est de ne pas exclure la ligne courante et ses équivalents.

Notez que le mode ROWS peut produire des résultats inattendus si la clause ORDER BY ne trie pas les lignes de façon unique. Les modes RANGE et GROUPS sont conçus pour s'assurer que les lignes équivalents d'après le tri ORDER BY sont traitées de la même façon  : toutes les lignes d'un groupe d'équivalent sera inclus dans la portée ou en sera exclus.

L'utilité d'une clause WINDOW est de spécifier le comportement des fonctions window apparaissant dans la clause SELECT ou la clause ORDER BY de la requête. Ces fonctions peuvent référencer les entrées de clauses WINDOW par nom dans leurs clauses OVER. Toutefois, il n'est pas obligatoire qu'une entrée de clause WINDOW soit référencée quelque part ; si elle n'est pas utilisée dans la requête, elle est simplement ignorée. Il est possible d'utiliser des fonctions window sans aucune clause WINDOW puisqu'une fonction window peut spécifier sa propre définition de window directement dans sa clause OVER. Toutefois, la clause WINDOW économise de la saisie quand la même définition window est utilisée pour plus d'une fonction window.

Actuellement, FOR NO KEY UPDATE, FOR UPDATE, FOR SHARE et FOR KEY SHARE ne peuvent pas être spécifiées avec GROUP BY.

Les fonctions window sont décrites en détail dans Section 3.5, Section 4.2.8 et Section 7.2.5.

Liste SELECT

La liste SELECT (entre les mots clés SELECT et FROM) spécifie les expressions qui forment les lignes en sortie de l'instruction SELECT. Il se peut que les expressions fassent référence aux colonnes traitées dans la clause FROM. En fait, en général, elles le font.

Comme pour une table, chaque colonne de sortie d'un SELECT a un nom. Dans un SELECT simple, ce nom est juste utilisé pour donner un titre à la colonne pour l'affichage, mais quand le SELECT est une sous-requête d'une requête plus grande, le nom est vu par la grande requête comme le nom de colonne de la table virtuelle produite par la sous-requête. Pour indiquer le nom à utiliser pour une colonne de sortie, écrivez AS nom_de_sortie après l'expression de la colonne. (Vous pouvez omettre AS seulement si le nom de colonne souhaité n'est pas un mot clé réservé par PostgreSQL (voir Annexe C). Pour vous protéger contre l'ajout futur d'un mot clé, il est recommandé que vous écriviez toujours AS ou que vous mettiez le nom de sortie entre guillemets. Si vous n'indiquez pas de nom de colonne, un nom est choisi automatiquement par PostgreSQL. Si l'expression de la colonne est une simple référence à une colonne alors le nom choisi est le même que le nom de la colonne. Dans les cas plus complexes, un nom de fonction ou de type peut être utilisé, ou le système peut opter pour un nom généré automatiquement tel que ?column?.

Un nom de colonne de sortie peut être utilisé pour se référer à la valeur de la colonne dans les clauses ORDER BY et GROUP BY, mais pas dans la clauseWHERE ou HAVING ; à cet endroit, vous devez écrire l'expression.

* peut être utilisé, à la place d'une expression, dans la liste de sortie comme raccourci pour toutes les colonnes des lignes sélectionnées. De plus, nom_table.* peut être écrit comme raccourci pour toutes les colonnes de cette table. Dans ces cas, il est impossible de spécifier de nouveaux noms avec AS ; les noms des colonnes de sorties seront les même que ceux de la table.

Suivant le standard SQL, les expressions dans la liste en sortie doivent être calculées avant d'appliquer les clauses DISTINCT, ORDER BY et LIMIT. Ceci est évidemment nécessaire lors de l'utilisation de DISTINCT car, dans le cas contraire, il est difficile de distinguer les valeurs. Néanmoins, dans de nombreux cas, il est plus intéressant que les expressions en sortie soient calculées après les clauses ORDER BY et LIMIT, tout particulièrement si la liste en sortie contient des fonctions volatiles ou coûteuses. Avec ce comportement, l'ordre d'évaluation des fonctions est plus intuitive et il n'y aurait pas d'évaluations correspondant aux lignes n'apparaissant pas en sortie. PostgreSQL évaluera réellement les expressions en sortie après le tri et la limite, si tant est que ces expressions ne sont pas référencées dans les clauses DISTINCT, ORDER BY et GROUP BY. (En contre-exemple, SELECT f(x) FROM tab ORDER BY 1 doit forcément évaluer f(x) avant de réaliser le tri.) Les expressions en sortie contenant des fonctions renvoyant plusieurs lignes sont réellement évaluées après le tri et avant l'application de la limite, pour que LIMIT permette d'éviter l'exécution inutile de la fonction.

Note

Les versions de PostgreSQL antérieures à la 9.6 ne fournissaient pas de garantie sur la durée de l'évaluation des expressions en sortie par rapport aux tris et aux limites. Cela dépendait de la forme du plan d'exécution sélectionné.

Clause DISTINCT

Si SELECT DISTINCT est spécifié, toutes les lignes en double sont supprimées de l'ensemble de résultats (une ligne est conservée pour chaque groupe de doublons). SELECT ALL spécifie le contraire : toutes les lignes sont conservées. C'est l'option par défaut.

SELECT DISTINCT ON ( expression [, ...] ) conserve seulement la première ligne de chaque ensemble de lignes pour lesquelles le résultat de l'expression est identique. Les expressions DISTINCT ON expressions sont interprétées avec les mêmes règles que pour ORDER BY (voir ci-dessous). Notez que la « première ligne » de chaque ensemble est imprévisible, à moins que la clause ORDER BY ne soit utilisée, assurant ainsi que la ligne souhaitée apparaisse en premier. Par exemple :

SELECT DISTINCT ON (lieu) lieu, heure, rapport
    FROM rapport_météo
    ORDER BY lieu, heure DESC;
    

renvoie le rapport météo le plus récent de chaque endroit. Mais si nous n'avions pas utilisé ORDER BY afin de forcer le tri du temps dans le sens descendant des temps pour chaque endroit, nous aurions récupéré, pour chaque lieu, n'importe quel bulletin de ce lieu.

La (ou les) expression(s) DISTINCT ON doivent correspondre à l'expression (ou aux expressions) ORDER BY la(les) plus à gauche. La clause ORDER BY contient habituellement des expressions supplémentaires qui déterminent l'ordre des lignes au sein de chaque groupe DISTINCT ON.

Actuellement, FOR NO KEY UPDATE, FOR UPDATE, FOR SHARE et FOR KEY SHARE ne peuvent pas être spécifiées avec DISTINCT.

Clause UNION

La clause UNION a la forme générale :

instruction_select UNION [ ALL | DISTINCT ] instruction_select
    

instruction_select est une instruction SELECT sans clause ORDER BY, LIMIT, FOR SHARE ou FOR UPDATE. (ORDER BY et LIMIT peuvent être attachés à une sous-expression si elle est entourée de parenthèses. Sans parenthèses, ces clauses s'appliquent au résultat de l'UNION, non à l'expression à sa droite.)

L'opérateur UNION calcule l'union ensembliste des lignes renvoyées par les instructions SELECT impliquées. Une ligne est dans l'union de deux ensembles de résultats si elle apparaît dans au moins un des ensembles. Les deux instructions SELECT qui représentent les opérandes directes de l'UNION doivent produire le même nombre de colonnes et les colonnes correspondantes doivent être d'un type de données compatible.

Sauf lorsque l'option ALL est spécifiée, il n'y a pas de doublons dans le résultat de UNION. ALL empêche l'élimination des lignes dupliquées. UNION ALL est donc significativement plus rapide qu'UNION, et sera préféré. DISTINCT peut éventuellement être ajouté pour préciser explicitement le comportement par défaut : l'élimination des lignes en double.

Si une instruction SELECT contient plusieurs opérateurs UNION, ils sont évalués de gauche à droite, sauf si l'utilisation de parenthèses impose un comportement différent.

Actuellement, FOR NO KEY UPDATE, FOR UPDATE, FOR SHARE et FOR KEY SHARE ne peuvent pas être spécifiés pour un résultat d'UNION ou pour toute entrée d'un UNION.

Clause INTERSECT

La clause INTERSECT a la forme générale :

instruction_select INTERSECT [ ALL | DISTINCT ] instruction_select
    

instruction_select est une instruction SELECT sans clause ORDER BY, LIMIT, FOR NO KEY UPDATE, FOR UPDATE, FOR SHARE ou FOR KEY SHARE.

L'opérateur INTERSECT calcule l'intersection des lignes renvoyées par les instructions SELECT impliquées. Une ligne est dans l'intersection des deux ensembles de résultats si elle apparaît dans chacun des deux ensembles.

Le résultat d'INTERSECT ne contient aucune ligne dupliquée sauf si l'option ALL est spécifiée. Dans ce cas, une ligne dupliquée m fois dans la table gauche et n fois dans la table droite apparaît min(m,n) fois dans l'ensemble de résultats. DISTINCT peut éventuellement être ajouté pour préciser explicitement le comportement par défaut : l'élimination des lignes en double.

Si une instruction SELECT contient plusieurs opérateurs INTERSECT, ils sont évalués de gauche à droite, sauf si l'utilisation de parenthèses impose un comportement différent. INTERSECT a une priorité supérieur à celle d'UNION. C'est-à-dire que A UNION B INTERSECT C est lu comme A UNION (B INTERSECT C).

Actuellement, FOR NO KEY UPDATE, FOR UPDATE, FOR SHARE et FOR KEY SHARE ne peuvent pas être spécifiés pour un résultat d'INTERSECT ou pour une entrée d'INTERSECT.

Clause EXCEPT

La clause EXCEPT a la forme générale :

instruction_select EXCEPT [ ALL | DISTINCT ] instruction_select
    

instruction_select est une instruction SELECT sans clause ORDER BY, LIMIT, FOR NO KEY UPDATE, FOR UPDATE, FOR SHARE ou FOR KEY SHARE.

L'opérateur EXCEPT calcule l'ensemble de lignes qui appartiennent au résultat de l'instruction SELECT de gauche mais pas à celui de droite.

Le résultat d'EXCEPT ne contient aucune ligne dupliquée sauf si l'option ALL est spécifiée. Dans ce cas, une ligne dupliquée m fois dans la table gauche et n fois dans la table droite apparaît max(m-n,0) fois dans l'ensemble de résultats. DISTINCT peut éventuellement être ajouté pour préciser explicitement le comportement par défaut : l'élimination des lignes en double.

Si une instruction SELECT contient plusieurs opérateurs EXCEPT, ils sont évalués de gauche à droite, sauf si l'utilisation de parenthèses impose un comportement différent. EXCEPT a la même priorité qu'UNION.

Actuellement, FOR NO KEY UPDATE, FOR UPDATE, FOR SHARE et FOR KEY SHARE ne peuvent pas être spécifiés dans un résultat EXCEPT ou pour une entrée d'un EXCEPT.

Clause ORDER BY

La clause optionnelle ORDER BY a la forme générale :

ORDER BY expression [ ASC | DESC | USING opérateur ] [ NULLS { FIRST | LAST } ] [, ...]
    

La clause ORDER BY impose le tri des lignes de résultat suivant les expressions spécifiées. Si deux lignes sont identiques suivant l'expression la plus à gauche, elles sont comparées avec l'expression suivante et ainsi de suite. Si elles sont identiques pour toutes les expressions de tri, elles sont renvoyées dans un ordre dépendant de l'implantation.

Chaque expression peut être le nom ou le numéro ordinal d'une colonne en sortie (élément de la liste SELECT). Elle peut aussi être une expression arbitraire formée à partir de valeurs des colonnes.

Le numéro ordinal fait référence à la position ordinale (de gauche à droite) de la colonne de résultat. Cette fonctionnalité permet de définir un ordre sur la base d'une colonne dont le nom n'est pas unique. Ce n'est pas particulièrement nécessaire parce qu'il est toujours possible d'affecter un nom à une colonne de résultat avec la clause AS.

Il est aussi possible d'utiliser des expressions quelconques dans la clause ORDER BY, ce qui inclut des colonnes qui n'apparaissent pas dans la liste résultat du SELECT. Ainsi, l'instruction suivante est valide :

SELECT nom FROM distributeurs ORDER BY code;
    

Il y a toutefois une limitation à cette fonctionnalité. La clause ORDER BY qui s'applique au résultat d'une clause UNION, INTERSECT ou EXCEPT ne peut spécifier qu'un nom ou numéro de colonne en sortie, pas une expression.

Si une expression ORDER BY est un nom qui correspond à la fois à celui d'une colonne résultat et à celui d'une colonne en entrée, ORDER BY l'interprète comme le nom de la colonne résultat. Ce comportement est à l'opposé de celui de GROUP BY dans la même situation. Cette incohérence est imposée par la compatibilité avec le standard SQL.

Un mot clé ASC (ascendant) ou DESC (descendant) peut être ajouté après toute expression de la clause ORDER BY. ASC est la valeur utilisée par défaut. Un nom d'opérateur d'ordre spécifique peut également être fourni dans la clause USING. Un opérateur de tri doit être un membre plus-petit-que ou plus-grand-que de certaines familles d'opérateur B-tree. ASC est habituellement équivalent à USING < et DESC à USING >. Le créateur d'un type de données utilisateur peut définir à sa guise le tri par défaut qui peut alors correspondre à des opérateurs de nom différent.

Si NULLS LAST est indiqué, les valeurs NULL sont listées après toutes les valeurs non NULL  si NULLS FIRST est indiqué, les valeurs NULL apparaissent avant toutes les valeurs non NULL. Si aucune des deux n'est présente, le comportement par défaut est NULLS LAST quand ASC est utilisé (de façon explicite ou non) et NULLS FIRST quand DESC est utilisé (donc la valeur par défaut est d'agir comme si les NULL étaient plus grands que les non NULL). Quand USING est indiqué, le tri des NULL par défaut dépend du fait que l'opérateur est un plus-petit-que ou un plus-grand-que.

Notez que les options de tri s'appliquent seulement à l'expression qu'elles suivent. Par exemple, ORDER BY x, y DESC ne signifie pas la même chose que ORDER BY x DESC, y DESC.

Les chaînes de caractères sont triées suivant le collationnement qui s'applique à la colonne triée. Ce collationnement est surchargeable si nécessaire en ajoutant une clause COLLATE dans l'expression, par exemple ORDER BY mycolumn COLLATE "en_US". Pour plus d'informations, voir Section 4.2.10 et Section 24.2.

Clause LIMIT

La clause LIMIT est constituée de deux sous-clauses indépendantes :

LIMIT { nombre | ALL }
OFFSET début
    

nombre spécifie le nombre maximum de lignes à renvoyer alors que début spécifie le nombre de lignes à passer avant de commencer à renvoyer des lignes. Lorsque les deux clauses sont spécifiées, début lignes sont passées avant de commencer à compter les nombre lignes à renvoyer.

Si l'expression de compte est évaluée à NULL, il est traité comme LIMIT ALL, c'est-à-dire sans limite. Si début est évalué à NULL, il est traité comme OFFSET 0.

SQL:2008 a introduit une sytaxe différente pour obtenir le même résultat. PostgreSQL supporte aussi cette syntaxe.

OFFSET début { ROW | ROWS }
FETCH { FIRST | NEXT } [ compte ] { ROW | ROWS } { ONLY | WITH TIES }
    

Avec cette syntaxe, le standard SQL exige que la valeur de start ou count soit une constante litérale, un paramètre ou un nom de variable. PostgreSQL propose en extension l'utilisation d'autres expressions. Ces dernières devront généralement être entre parenthèses pour éviter toute ambiguïté. Si compte est omis dans une clause FETCH, il vaut 1 par défaut. L'option WITH TIES est utilisée pour renvoyer toute ligne supplémentaire qui se lie pour la dernière place dans le jeu de résultats selon la clause ORDER BY ; ORDER BY est requis dans ce cas, et SKIP LOCKED n'est pas autorisé. ROW et ROWS ainsi que FIRST et NEXT sont des mots qui n'influencent pas les effets de ces clauses. D'après le standard, la clause OFFSET doit venir avant la clause FETCH si les deux sont présentes ; PostgreSQL est plus laxiste et autorise un ordre différent.

Avec LIMIT, utiliser la clause ORDER BY permet de contraindre l'ordre des lignes de résultat. Dans le cas contraire, le sous-ensemble obtenu n'est pas prévisible -- rien ne permet de savoir à quel ordre correspondent les lignes retournées. Celui-ci ne sera pas connu tant qu'ORDER BY n'aura pas été précisé.

Lors de la génération d'un plan de requête, le planificateur tient compte de LIMIT. Le risque est donc grand d'obtenir des plans qui diffèrent (ordres des lignes différents) suivant les valeurs utilisées pour LIMIT et OFFSET. Ainsi, sélectionner des sous-ensembles différents d'un résultat à partir de valeurs différentes de LIMIT/OFFSET aboutit à des résultats incohérents à moins d'avoir figé l'ordre des lignes à l'aide de la clause ORDER BY. Ce n'est pas un bogue, mais une conséquence du fait que SQL n'assure pas l'ordre de présentation des résultats sans utilisation d'une clause ORDER BY.

Il est même possible pour des exécutions répétées de la même requête LIMIT de renvoyer différents sous-ensembles des lignes d'une table s'il n'y a pas de clause ORDER BY pour forcer la sélection d'un sous-ensemble déterministe. Encore une fois, ce n'est pas un bogue ; le déterminisme des résultats n'est tout simplement pas garanti dans un tel cas.

Clause de verrouillage

FOR UPDATE, FOR NO KEY UPDATE, FOR SHARE et FOR KEY SHARE sont des clauses de verrouillage. Elles affectent la façon dont SELECT verrouille les lignes au moment de leur obtention sur la table.

La clause de verrouillage a la forme suivante :

FOR force_verrou [ OF nom_table [, ...] ] [ NOWAIT | SKIP LOCKED ]
    

force_verrou fait partie de :

UPDATE
NO KEY UPDATE
SHARE
KEY SHARE
    

Pour plus d'informations sur chaque mode de verrouillage au niveau ligne, voir Section 13.3.2.

Pour éviter que l'opération attende la validation d'autres transactions, utilisez soit l'option NOWAIT soit l'option SKIP LOCKED. Avec NOWAIT, l'instruction renvoie une erreur, plutôt que de rester en attente, si une ligne sélectionnée ne peut pas être immédiatement verrouillée. Avec SKIP LOCKED, toute ligne sélectionnée qui ne peut pas être immédiatement verrouillée est ignorée. Ignorer les lignes verrouillées fournit une vue incohérente des données, donc ce n'est pas acceptable dans un cadre général, mais ça peut être utilisé pour éviter les contentions de verrou lorsque plusieurs consommateurs cherchent à accéder à une table de style queue. Notez que NOWAIT et SKIP LOCKED s'appliquent seulement au(x) verrou(x) niveau ligne -- le verrou niveau table ROW SHARE est toujours pris de façon ordinaire (voir Chapitre 13). L'option NOWAIT de LOCK peut toujours être utilisée pour acquérir le verrou niveau table sans attendre.

Si des tables particulières sont nommées dans une clause de verrouillage, alors seules les lignes provenant de ces tables sont verrouillées ; toute autre table utilisée dans le SELECT est simplement lue. Une clause de verrouillage sans liste de tables affecte toutes les tables utilisées dans l'instruction. Si une clause de verrouillage est appliquée à une vue ou à une sous-requête, cela affecte toutes les tables utilisées dans la vue ou la sous-requête. Néanmoins, ces clauses ne s'appliquent pas aux requêtes WITH référencées par la clé primaire. Si vous voulez qu'un verrouillage de lignes intervienne dans une requête WITH, spécifiez une clause de verrouillage à l'intérieur de la requête WITH.

Plusieurs clauses de verrouillage peuvent être données si il est nécessaire de spécifier différents comportements de verrouillage pour différentes tables. Si la même table est mentionné (ou affectée implicitement) par plus d'une clause de verrouillage, alors elle est traitée comme la clause la plus forte. De façon similaire, une table est traitée avec NOWAIT si c'est spécifiée sur au moins une des clauses qui l'affectent. Sinon, il est traité comme SKIP LOCKED si c'est indiqué dans une des clauses qui l'affectent.

Les clauses de verrouillage nécessitent que chaque ligne retournée soit clairement identifiable par une ligne individuelle d'une table ; ces options ne peuvent, par exemple, pas être utilisées avec des fonctions d'agrégats.

Quand une clause de verrouillage apparaissent au niveau le plus élevé d'une requête SELECT, les lignes verrouillées sont exactement celles qui sont renvoyées par la requête ; dans le cas d'une requête avec jointure, les lignes verrouillées sont celles qui contribuent aux lignes jointes renvoyées. De plus, les lignes qui ont satisfait aux conditions de la requête au moment de la prise de son instantané sont verrouillées, bien qu'elles ne seront pas retournées si elles ont été modifiées après la prise du snapshot et ne satisfont plus les conditions de la requête. Si LIMIT est utilisé, le verrouillage cesse une fois que suffisamment de lignes ont été renvoyées pour satisfaire la limite (mais notez que les lignes ignorées à cause de la clause OFFSET seront verrouillées). De la même manière, si une clause de verrouillage est utilisé pour la requête d'un curseur, seules les lignes réellement récupérées ou parcourues par le curseur seront verrouillées.

Si une clause de verrouillage apparait dans un sous-SELECT, les lignes verrouillées sont celles renvoyées par la sous-requête à la requête externe. Cela peut concerner moins de lignes que l'étude de la sous-requête seule pourrait faire penser, parce que les conditions de la requête externe peuvent être utilisées pour optimiser l'exécution de la sous-requête. Par exemple,

SELECT * FROM (SELECT * FROM mytable FOR UPDATE) ss WHERE col1 = 5;
    

verrouillera uniquement le lignes pour lesquelles col1 = 5, même si cette condition n'est pas écrite dans la sous-requête.

Les anciennes versions échouaient à préserver un verrou qui est mis à jour par un point de sauvegarde ultérieur. Par exemple, ce code :

BEGIN;
SELECT * FROM ma_table WHERE cle = 1 FOR UPDATE;
SAVEPOINT s;
UPDATE ma_table SET ... WHERE cle = 1;
ROLLBACK TO s;
    

va échouer à conserver le verrou FOR UPDATE après la commande ROLLBACK TO. Ceci a été corrigé en 9.3.

Attention

Il est possible qu'une commande SELECT exécutée au niveau d'isolation READ COMMITTED et utilisant ORDER BY et une clause de verrouillage renvoie les lignes dans le désordre. C'est possible car l' ORDER BY est appliqué en premier. La commande trie le résultat, mais peut alors être bloquée le temps d'obtenir un verrou sur une ou plusieurs des lignes. Une fois que le SELECT est débloqué, des valeurs sur la colonne qui sert à ordonner peuvent avoir été modifiées, ce qui entraîne ces lignes apparaissant dans le désordre (bien qu'elles soient dans l'ordre par rapport aux valeurs d'origine de ces colonnes). Ceci peut être contourné si besoin en plaçant la clause FOR UPDATE/SHARE dans une sous-requête, par exemple

SELECT * FROM (SELECT * FROM matable FOR UPDATE) ss ORDER BY column1;
     

Notez que cela entraîne le verrouillage de toutes les lignes de matable, alors que FOR UPDATE au niveau supérieur verrouillerait seulement les lignes réellement renvoyées. Cela peut causer une différence de performance significative, en particulier si l' ORDER BY est combiné avec LIMIT ou d'autres restrictions. Cette technique est donc recommandée uniquement si vous vous attendez à des mises à jour concurrentes sur les colonnes servant à l'ordonnancement et qu'un résultat strictement ordonné est requis.

Au niveau d'isolation de transactions REPEATABLE READ et SERIALIZABLE, cela causera une erreur de sérialisation (avec un SQLSTATE valant '40001'), donc il n'est pas possible de recevoir des lignes non triées avec ces niveaux d'isolation.

Commande TABLE

La commande

TABLE nom
    

est équivalente à

SELECT * FROM nom
    

Elle peut être utilisée comme commande principale d'une requête, ou bien comme une variante syntaxique permettant de gagner de la place dans des parties de requêtes complexes. Seuls les clauses de verrou de WITH, UNION, INTERSECT, EXCEPT, ORDER BY, LIMIT, OFFSET, FETCH et FOR peuvent être utilisées avec TABLE ; la clause WHERE et toute forme d'agrégation ne peuvent pas être utilisées.

Exemples

Joindre la table films avec la table distributeurs :

SELECT f.titre, f.did, d.nom, f.date_prod, f.genre
    FROM distributeurs d JOIN films f USING (did);

       titre       | did |     nom      | date_prod  |   genre
-------------------+-----+--------------+------------+------------
 The Third Man     | 101 | British Lion | 1949-12-23 | Drame
 The African Queen | 101 | British Lion | 1951-08-11 | Romantique
 ...
   

Additionner la colonne longueur de tous les films, grouper les résultats par genre :

SELECT genre, sum(longueur) AS total FROM films GROUP BY genre;

   genre    | total
------------+-------
 Action     | 07:34
 Comédie    | 02:58
 Drame      | 14:28
 Musical    | 06:42
 Romantique | 04:38
   

Additionner la colonne longueur de tous les films, grouper les résultats par genre et afficher les groupes dont les totaux font moins de cinq heures :

SELECT genre, sum(longueur) AS total
    FROM films
    GROUP BY genre
    HAVING sum(longueur) < interval '5 hours';

   genre    | total
------------+-------
 Comedie    | 02:58
 Romantique | 04:38
   

Les deux exemples suivants représentent des façons identiques de trier les résultats individuels en fonction du contenu de la deuxième colonne (nom) :

SELECT * FROM distributeurs ORDER BY nom;
SELECT * FROM distributeurs ORDER BY 2;

 did |       nom
-----+------------------
 109 | 20th Century Fox
 110 | Bavaria Atelier
 101 | British Lion
 107 | Columbia
 102 | Jean Luc Godard
 113 | Luso films
 104 | Mosfilm
 103 | Paramount
 106 | Toho
 105 | United Artists
 111 | Walt Disney
 112 | Warner Bros.
 108 | Westward
   

L'exemple suivant présente l'union des tables distributeurs et acteurs, restreignant les résultats à ceux de chaque table dont la première lettre est un W. Le mot clé ALL est omis, ce qui permet de n'afficher que les lignes distinctes.

distributeurs:               acteurs:
 did |     nom               id |     nom
-----+--------------        ----+----------------
 108 | Westward               1 | Woody Allen
 111 | Walt Disney            2 | Warren Beatty
 112 | Warner Bros.           3 | Walter Matthau
 ...                         ...

SELECT distributeurs.nom
    FROM distributeurs
    WHERE distributeurs.nom LIKE 'W%'
UNION
SELECT actors.nom
    FROM acteurs
    WHERE acteurs.nom LIKE 'W%';

      nom
----------------
 Walt Disney
 Walter Matthau
 Warner Bros.
 Warren Beatty
 Westward
 Woody Allen
   

L'exemple suivant présente l'utilisation d'une fonction dans la clause FROM, avec et sans liste de définition de colonnes :

CREATE FUNCTION distributeurs(int) RETURNS SETOF distributeurs AS $$
    SELECT * FROM distributeurs WHERE did = $1;
$$ LANGUAGE SQL;

SELECT * FROM distributeurs(111);
 did |    name
-----+-------------
 111 | Walt Disney

CREATE FUNCTION distributeurs_2(int) RETURNS SETOF record AS $$
    SELECT * FROM distributeurs WHERE did = $1;
$$ LANGUAGE SQL;

SELECT * FROM distributeurs_2(111) AS (f1 int, f2 text);
 f1  |     f2
-----+-------------
 111 | Walt Disney
   

Voici un exemple d'une fonction avec la colonne ordinality :

SELECT * FROM unnest(ARRAY['a','b','c','d','e','f']) WITH ORDINALITY;
 unnest | ordinality
--------+----------
 a      |        1
 b      |        2
 c      |        3
 d      |        4
 e      |        5
 f      |        6
(6 rows)
   

Cet exemple montre comment utiliser une clause WITH simple:

WITH t AS (
    SELECT random() as x FROM generate_series(1, 3)
  )
SELECT * FROM t
UNION ALL
SELECT * FROM t;

         x
--------------------
  0.534150459803641
  0.520092216785997
 0.0735620250925422
  0.534150459803641
  0.520092216785997
 0.0735620250925422
   

Notez que la requête WITH n'a été évaluée qu'une seule fois, ce qui fait qu'on a deux jeux contenant les mêmes trois valeurs.

Cet exemple utilise WITH RECURSIVE pour trouver tous les subordonnés (directs ou indirects) de l'employée Marie, et leur niveau de subordination, à partir d'une table qui ne donne que les subordonnés directs :

WITH RECURSIVE recursion_employes(distance, nom_employe, nom_manager) AS (
    SELECT 1, nom_employe, nom_manager
    FROM employe
    WHERE nom_manager = 'Marie'
  UNION ALL
    SELECT er.distance + 1, e.nom_employe, e.nom_manager
    FROM recursion_employes er, employe e
    WHERE er.nom_employe = e.nom_manager
  )
SELECT distance, nom_employe FROM recursion_employes;
   

Notez la forme typique des requêtes récursives : une condition initiale, suivie par UNION, suivis par la partie récursive de la requête. Assurez-vous que la partie récursive de la requête finira par ne plus retourner d'enregistrement, sinon la requête bouclera indéfiniment (Voir Section 7.8 pour plus d'exemples).

Cet exemple utilise LATERAL pour appliquer une fonction renvoyant des lignes, recupere_nom_produits(), pour chaque ligne de la table manufacturiers :

SELECT m.nom AS mnom, pnom
FROM manufacturiers m, LATERAL recupere_nom_produits(m.id) pnom;
   

Les manufacturiers qui n'ont pas encore de produits n'apparaîtront pas dans le résultat car la jointure est interne. Si vous voulons inclure les noms de ces manufacturiers, la requête doit être écrite ainsi :

SELECT m.name AS mnom, pnom
FROM manufacturiers m LEFT JOIN LATERAL recupere_nom_produits(m.id) pnom ON true;
   

Compatibilité

L'instruction SELECT est évidemment compatible avec le standard SQL. Mais il y a des extensions et quelques fonctionnalités manquantes.

Clauses FROM omises

PostgreSQL autorise l'omission de la clause FROM. Cela permet par exemple de calculer le résultat d'expressions simples :

SELECT 2+2;

 ?column?
----------
        4
    

D'autres bases de données SQL interdisent ce comportement, sauf à introduire une table virtuelle d'une seule ligne sur laquelle exécuter la commande SELECT.

Listes SELECT vides

La liste des expressions en sortie après SELECT peut être vide, produisant ainsi une table de résultats à zéro colonne. Ceci n'est pas une syntaxe valide suivant le standard SQL. PostgreSQL l'autorise pour être cohérent avec le fait qu'il accepte des tables à zéro colonne. Néanmoins, une liste vide n'est pas autorisé quand un DISTINCT est utilisé.

Omettre le mot clé AS

Dans le standard SQL, le mot clé AS peut être omis devant une colonne de sortie à partir du moment où le nouveau nom de colonne est un nom valide de colonne (c'est-à-dire, différent d'un mot clé réservé). PostgreSQL est légèrement plus restrictif : AS est nécessaire si le nouveau nom de colonne est un mot clé quel qu'il soit, réservé ou non. Il est recommandé d'utiliser AS ou des colonnes de sortie entourées de guillemets, pour éviter tout risque de conflit en cas d'ajout futur de mot clé.

Dans les éléments de FROM, le standard et PostgreSQL permettent que AS soit omis avant un alias qui n'est pas un mot clé réservé. Mais c'est peu pratique pour les noms de colonnes, à causes d'ambiguïtés syntaxiques.

ONLY et l'héritage

Le standard SQL impose des parenthèses autour du nom de table après la clause ONLY, comme dans SELECT * FROM ONLY (tab1), ONLY (tab2) WHERE .... PostgreSQL considère les parenthèses comme étant optionnelles.

PostgreSQL autorise une * en fin pour indiquer explicitement le comportement opposé de la clause ONLY (donc inclure les tables filles). Le standard ne le permet pas.

(Ces points s'appliquent de la même façon à toutes les commandes SQL supportant l'option ONLY.)

Restrictions de la clause TABLESAMPLE

La clause TABLESAMPLE est actuellement seulement acceptée pour les tables standards et les vues matérialisées. D'après le standard SQL, il devrait être possible de l'appliquer à tout élément faisant partie de la clause FROM.

Appels de fonction dans la clause FROM

PostgreSQL autorise un appel de fonction dans la liste FROM. Pour le standard SQL, il serait nécessaire de placer cet appel de fonction dans un sous-SELECT ; autrement dit, la syntaxe FROM fonc(...) alias est à peu près équivalente à FROM LATERAL (SELECT fonc(...)) alias. Notez que LATERAL est considéré comme étant implicite ; ceci est dû au fait que le standard réclame la sémantique de LATERAL pour un élément UNNEST() dans la clause FROM. PostgreSQL traite UNNEST() de la même façon que les autres fonctions renvoyant des lignes.

Espace logique disponible pour GROUP BY et ORDER BY

Dans le standard SQL-92, une clause ORDER BY ne peut utiliser que les noms ou numéros des colonnes en sortie, une clause GROUP BY que des expressions fondées sur les noms de colonnes en entrée. PostgreSQL va plus loin, puisqu'il autorise chacune de ces clauses à utiliser également l'autre possibilité. En cas d'ambiguïté, c'est l'interprétation du standard qui prévaut. PostgreSQL autorise aussi l'utilisation d'expressions quelconques dans les deux clauses. Les noms apparaissant dans ces expressions sont toujours considérés comme nom de colonne en entrée, pas en tant que nom de colonne du résultat.

SQL:1999 et suivant utilisent une définition légèrement différente, pas totalement compatible avec le SQL-92. Néanmoins, dans la plupart des cas, PostgreSQL interprète une expression ORDER BY ou GROUP BY en suivant la norme SQL:1999.

Dépendances fonctionnelles

PostgreSQL reconnaît les dépendances fonctionnelles (qui permettent que les nom des colonnes ne soient pas dans le GROUP BY) seulement lorsqu'une clé primaire est présente dans la liste du GROUP BY. Le standard SQL spécifie des configurations supplémentaires qui doivent être reconnues.

LIMIT et OFFSET

Les clauses LIMIT et OFFSET sont une syntaxe spécifique à PostgreSQL, aussi utilisée dans MySQL. La norme SQL:2008 a introduit les clauses OFFSET ... FETCH {FIRST|NEXT}... pour la même fonctionnalité, comme montré plus haut dans Clause LIMIT. Cette syntaxe est aussi utilisée par IBM DB2. (Les applications écrites pour Oracle contournent fréquemment le problème par l'utilisation de la colonne auto-générée rownum pour obtenir les effets de ces clauses, qui n'est pas disponible sous PostgreSQL).

FOR NO KEY UPDATE, FOR UPDATE, FOR SHARE, FOR KEY SHARE

Bien que FOR UPDATE soit présent dans le standard SQL, le standard ne l'autorise que comme une option de DECLARE CURSOR. PostgreSQL l'autorise dans toute requête SELECT et dans toute sous-requête SELECT, mais c'est une extension. Les variantes FOR NO KEY UPDATE, FOR SHARE et FOR KEY SHARE, ainsi que NOWAIT et SKIP LOCKED, n'apparaissent pas dans le standard.

Ordre de modification de données dans un WITH

PostgreSQL permet que les clauses INSERT, UPDATE, et DELETE soient utilisées comme requêtes WITH. Ceci n'est pas présent dans le standard SQL.

Clauses non standard

La clause DISTINCT ON est une extension du standard SQL.

ROWS FROM( ... ) est une extension du standard SQL.

Les options MATERIALIZED et NOT MATERIALIZED de la clause WITH sont des extensions au standard SQL.