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CREATE INDEX

CREATE INDEX — Définir un nouvel index

Synopsis

CREATE [ UNIQUE ] INDEX [ CONCURRENTLY ] [ [ IF NOT EXISTS ] nom ] ON [ ONLY ] nom_table [ USING méthode ]
    ( { nom_colonne | ( expression ) } [ COLLATE collation ] [ classeop ] [ ASC | DESC ] [ NULLS { FIRST | LAST } ] [, ...] )
    [ INCLUDE ( nom_colonne [, ...] ) ]
    [ WITH ( parametre_stockage = valeur [, ... ] ) ]
    [ TABLESPACE nom_espacelogique ]
    [ WHERE prédicat ]
  

Description

CREATE INDEX construit un index sur le (ou les) colonne(s) spécifiée(s) de la relation spécifiée, qui peut être une table ou une vue matérialisée. Les index sont principalement utilisés pour améliorer les performances de la base de données (bien qu'une utilisation inappropriée puisse produire l'effet inverse).

Les champs clé pour l'index sont spécifiés à l'aide de noms des colonnes ou par des expressions écrites entre parenthèses. Plusieurs champs peuvent être spécifiés si la méthode d'indexation supporte les index multi-colonnes.

Un champ d'index peut être une expression calculée à partir des valeurs d'une ou plusieurs colonnes de la ligne de table. Cette fonctionnalité peut être utilisée pour obtenir un accès rapide à des données obtenues par transformation des données basiques. Par exemple, un index calculé sur upper(col) autorise la clause WHERE upper(col) = 'JIM' à utiliser un index.

PostgreSQL fournit les méthodes d'indexation B-tree (NDT : arbres balancés), hash (NDT : hachage), GiST (NDT : arbres de recherche généralisés), SP-GiST, GIN et BRIN. Il est possible, bien que compliqué, de définir des méthodes d'indexation utilisateur.

Lorsque la clause WHERE est présente, un index partiel est créé. Un index partiel est un index ne contenant des entrées que pour une portion d'une table, habituellement la portion sur laquelle l'indexation est la plus utile. Par exemple, si une table contient des ordres facturés et d'autres qui ne le sont pas, et que les ordres non facturés n'occupent qu'une petite fraction du total de la table, qui plus est fréquemment utilisée, les performances sont améliorées par la création d'un index sur cette portion. Une autre application possible est l'utilisation de la clause WHERE en combinaison avec UNIQUE pour assurer l'unicité sur un sous-ensemble d'une table. Voir Section 11.8 pour plus de renseignements.

L'expression utilisée dans la clause WHERE peut ne faire référence qu'à des colonnes de la table sous-jacente, mais elle peut utiliser toutes les colonnes, pas uniquement celles indexées. Actuellement, les sous-requêtes et les expressions d'agrégats sont aussi interdites dans la clause WHERE. Les mêmes restrictions s'appliquent aux champs d'index qui sont des expressions.

Toutes les fonctions et opérateurs utilisés dans la définition d'index doivent être « immutable » (NDT : immuable), c'est-à-dire que leur résultat ne doit dépendre que de leurs arguments et jamais d'une influence externe (telle que le contenu d'une autre table ou l'heure). Cette restriction permet de s'assurer que le comportement de l'index est strictement défini. Pour utiliser une fonction utilisateur dans une expression d'index ou dans une clause WHERE, cette fonction doit être marquée immutable lors de sa création.

Paramètres

UNIQUE

Le système vérifie la présence de valeurs dupliquées dans la table à la création de l'index (si des données existent déjà) et à chaque fois qu'une donnée est ajoutée. Les tentatives d'insertion ou de mises à jour qui résultent en des entrées dupliquées engendrent une erreur.

Des restrictions supplémentaires s'appliquent quand des index uniques sont appliquées aux tables partitionnées. Voir CREATE TABLE.

CONCURRENTLY

Quand cette option est utilisée, PostgreSQL construira l'index sans prendre de verrous qui bloquent les insertions, mises à jour, suppression en parallèle sur cette table ; la construction d'un index standard verrouille les écritures (mais pas les lectures) sur la table jusqu'à la fin de la construction. Il est nécessaire d'avoir quelques connaissances avant d'utiliser cette option -- voir Construire des index en parallèle.

Pour les tables temporaires, CREATE INDEX est toujours non concurrent car aucune autre session n'y a accès, et la création d'index non concurrent est moins coûteuse.

IF NOT EXISTS

Ne renvoie pas une erreur si une relation existe avec le même nom. Un message est renvoyé dans ce cas. Notez qu'il n'existe pas de garantie que l'index existant ressemble à celui qui aurait été créé. Le nom d'index est requis quand IF NOT EXISTS est spécifié.

INCLUDE

La clause optionnelle INCLUDE indique une liste de colonnes qui seront incluses dans l'index comme des colonnes non clés. Une colonne non clé ne peut pas être utilisée dans la qualification d'une recherche par parcours d'index, et elle est ignorée pour la contrainte d'unicité ou d'exclusion assurée par l'index. Néanmoins, un parcours d'index couvrant peut renvoyer le contenu des colonnes non clés sans avoir à visiter la table de l'index car il est directement disponible dans l'index. De façon, l'ajout de colonnes non clés autorise l'utilisation de parcours d'index couvrants pour les requêtes qui, autrement, ne les auraient pas utilisés.

Il est conseillé de rester prudent sur l'ajout de colonnes non clés dans un index, tout spécialement pour les colonnes larges. Si un enregistrement d'un index dépasse la taille maximale autorisée pour le type de l'index l'insertion de données échouera. Dans tous les cas, les colonnes non clés dupliquent les données de la table et augmentent la taille de l'index, ralentissant potentiellement les recherches.

Les colonnes listées dans la clause INCLUDE n'ont pas besoin de classes d'opérateur appropriées. La clause peut contenir les colonnes dont les types de données n'ont pas de classes d'opérateur définis pour une méthode d'accès donnée.

Les expressions ne sont pas supportées comme colonnes incluses car elles ne peuvent pas être utilisées dans des parcours d'index couvrants.

Actuellement, seules les méthodes d'accès B-tree et GiST acceptent cette fonctionnalité. Dans les index B-tree et GiST, les valeurs des colonnes listées dans la clause INCLUDE sont incluses dans les enregistrements feuilles qui correspondent à des enregistrements de lignes de table, mais ne sont pas incluses dans les enregistrements de plus haut niveau.

nom

Le nom de l'index à créer. Aucun nom de schéma ne peut être inclus ici ; l'index est toujours créé dans le même schéma que sa table parent. Si le nom est omis, PostgreSQL choisit un nom convenable basé sur le nom de la table parent et celui des colonnes indexées.

ONLY

Indique de ne pas faire de récursion pour la création des index sur les partitions si la table est partitionnée. Par défaut, la récursion a lieu.

nom_table

Le nom de la table à indexer (éventuellement qualifié du nom du schéma).

méthode

Le nom de la méthode à utiliser pour l'index. Les choix sont btree, hash, gist, spgist, gin, brin ou les méthodes d'accès installés par les utilisateurs comme bloom. La méthode par défaut est btree.

nom_colonne

Le nom d'une colonne de la table.

expression

Une expression basée sur une ou plusieurs colonnes de la table. L'expression doit habituellement être écrite entre parenthèses, comme la syntaxe le précise. Néanmoins, les parenthèses peuvent être omises si l'expression a la forme d'un appel de fonction.

collation

Le nom du collationnement à utiliser pour l'index. Par défaut, l'index utilise le collationnement déclaré pour la colonne à indexer ou le collationnement résultant de l'expression à indexer. Les index avec des collationnements spécifiques peuvent être utiles pour les requêtes qui impliquent des expressions utilisant des collationnements spécifiques.

classeop

Le nom d'une classe d'opérateur. Voir plus bas pour les détails.

ASC

Spécifie un ordre de tri ascendant (valeur par défaut).

DESC

Spécifie un ordre de tri descendant.

NULLS FIRST

Spécifie que les valeurs NULL sont présentées avant les valeurs non NULL. Ceci est la valeur par défaut quand DESC est indiqué.

NULLS LAST

Spécifie que les valeurs NULL sont présentées après les valeurs non NULL. Ceci est la valeur par défaut quand ASC est indiqué.

paramètre_stockage

Le nom d'un paramètre de stockage spécifique à la méthode d'indexage. Voir Paramètres de stockage des index pour les détails.

nom_espacelogique

Le tablespace dans lequel créer l'index. S'il n'est pas précisé, default_tablespace est consulté, sauf si la table est temporaire auquel cas temp_tablespaces est utilisé.

prédicat

L'expression de la contrainte pour un index partiel.

Paramètres de stockage des index

La clause WITH optionnelle spécifie des paramètres de stockage pour l'index. Chaque méthode d'indexage peut avoir son propre ensemble de paramètres de stockage. Les méthodes d'index B-tree, hash, GiST et SP-GiST acceptent toutes ce paramètre :

fillfactor

Le facteur de remplissage pour un index est un pourcentage qui détermine à quel point les pages d'index seront remplies par la méthode d'indexage. Pour les B-tree, les pages enfants sont remplies jusqu'à ce pourcentage lors de la construction initiale de l'index, et aussi lors de l'extension de l'index sur la droite (ajoutant les valeurs de clé les plus importantes). Si les pages deviennent ensuite totalement remplies, elles seront partagées, amenant une dégradation graduelle de l'efficacité de l'index. Les arbres B-tree utilisent un facteur de remplissage de 90% par défaut mais toute valeur entière comprise entre 10 et 100 peut être choisie. Si la table est statique, alors un facteur de 100 est meilleur pour minimiser la taille physique de l'index. Pour les tables mises à jour régulièrement, un facteur de remplissage plus petit est meilleur pour minimiser le besoin de pages divisées. Les autres méthodes d'indexage utilisent un facteur de remplissage de façon différente mais en gros analogue ; le facteur de remplissage varie suivant les méthodes.

Les index B-tree acceptent en option ce paramètre :

vacuum_cleanup_index_scale_factor

Valeur par index pour le vacuum_cleanup_index_scale_factor.

Les index GiST acceptent en option ce paramètre :

buffering

Détermine si la technique de construction par tampon décrite dans Section 64.4.1 est utilisé pour construire l'index. À OFF, cette technique est désactivée. À ON, elle est activée. À AUTO, elle est initialement désactivée mais peut être activée quand la taille de l'index atteint effective_cache_size. La valeur par défaut est AUTO.

Les index GIN acceptent plusieurs paramètres supplémentaires :

fastupdate

Ce paramètre régit l'utilisation de la technique de mise à jour rapide décrite dans Section 66.4.1. C'est un paramètre booléen : ON active la mise à jour rapide, OFF la désactive. (Les autres façons d'écrire ON et OFF sont autorisées, comme décrit dans Section 19.1.) La valeur par défaut est ON.

Note

Désactiver fastupdate via ALTER INDEX empêche les insertions futures d'aller dans la liste d'entrées d'index à traiter, mais ne nettoie pas les entrées précédentes de cette liste. Vous voudrez peut être ensuite exécuter un VACUUM sur la table ou exécuter la fonction gin_clean_pending_list, afin de garantir que la liste à traiter soit vidée.

gin_pending_list_limit

Personnalise le paramètre gin_pending_list_limit. Cette valeur est spécifiée en ko.

Les index BRIN acceptent différents paramètres :

pages_per_range

Définit le nombre de blocs de table qui sera résumé en un intervalle de blocs pour chaque entrée dans un index BRIN (voir Section 67.1 pour plus de détails). La valeur par défaut est 128.

autosummarize

Définit si le lancement d'un calcul de résumé doit être mis en queue pour l'intervalle de blocs précédent chaque fois qu'une insertion est détectée sur l'intervalle suivant. Voir Section 67.1.1 pour plus de détails. La valeur par défaut est off.

Les index GiST acceptent en plus ce paramètre :

buffering

Détermine si la technique de construction avec tampons décrite dans Section 64.4.1 est utilisée pour construire l'index. À OFF, cette technique n'est pas utilisée. À ON, elle est utilisée. À AUTO, elle est au départ désactivée mais elle est activée une fois que la taille de l'index atteint effective_cache_size. La valeur par défaut est AUTO.

Construire des index en parallèle

Créer un index peut interférer avec les opérations normales d'une base de données. Habituellement, PostgreSQL verrouille la table à indexer pour la protéger des écritures et construit l'index complet avec un seul parcours de la table. Les autres transactions peuvent toujours lire la table mais s'ils essaient d'insérer, mettre à jour, supprimer des lignes dans la table, elles seront bloquées jusqu'à la fin de la construction de l'index. Ceci peut avoir un effet sérieux si le système est une base en production. Les très grosses tables peuvent demander plusieurs heures pour être indexées. Même pour les petites tables, une construction d'index peut bloquer les processus qui voudraient écrire dans la table pendant des périodes longues sur un système de production.

PostgreSQL supporte la construction des index sans verrouillage des écritures. Cette méthode est appelée en précisant l'option CONCURRENTLY de CREATE INDEX. Quand cette option est utilisée, PostgreSQL doit réaliser deux parcours de table et, en plus, il doit attendre que toutes les transactions existantes qui peuvent modifier ou utiliser cet index se terminent. Du coup, cette méthode requiert plus de temps qu'une construction standard de l'index et est bien plus longue à se terminer. Néanmoins, comme cela autorise la poursuite des opérations pendant la construction de l'index, cette méthode est utile pour ajouter de nouveaux index dans un environnement en production. Bien sûr, la charge CPU et I/O supplémentaire imposée par la création de l'index peut ralentir les autres opérations.

Dans la construction en parallèle d'un index, l'index est enregistré dans les catalogues systèmes dans une transaction, puis les deux parcours de table interviennent dans deux transactions supplémentaires. Avant chaque parcours de table, la construction de l'index doit attendre la fin des transactions en cours qui ont modifié la table. Après le deuxième parcours, la construction doit attendre la fin de toute transactions ayant une image de base (un snapshot, voir Chapitre 13) datant d'avant le deuxième parcours pour se terminer, ceci incluant les transactions utilisées par toute phase des constructions concurrentes d'index sur les autres tables. Ensuite, l'index peut être marqué comme utilisable, et la commande CREATE INDEX se termine. Néanmoins, même après cela, l'index pourrait ne pas être immédiatement utilisable pour les autres requêtes : dans le pire des cas, il ne peut pas être utilisé tant que des transactions datant d'avant le début de la création de l'index existent.

Si un problème survient lors du parcours de la table, comme un deadlock ou une violation d'unicité dans un index unique, la commande CREATE INDEX échouera mais laissera derrière un index « invalide ». Cet index sera ignoré par les requêtes car il pourrait être incomplet ; néanmoins il consommera quand même du temps lors des mises à jour de l'index. La commande \d de psql rapportera cet index comme INVALID :

	postgres=# \d tab
	Table "public.tab"
 Column |  Type   | Collation | Nullable | Default
--------+---------+-----------+----------+---------
 col    | integer |           |          |
	Indexes:
	"idx" btree (col) INVALID
    

La méthode de récupération recommandée dans de tels cas est de supprimer l'index et de tenter de nouveau un CREATE INDEX CONCURRENTLY. (Une autre possibilité est de reconstruire l'index avec REINDEX CONCURRENTLY.)

Lors de la construction d'un index unique en parallèle, la contrainte d'unicité est déjà placée pour les autres transactions quand le deuxième parcours de table commence. Cela signifie que des violations de contraintes pourraient être rapportées dans les autres requêtes avant que l'index ne soit disponible, voire même dans des cas où la construction de l'index va échouer. De plus, si un échec survient dans le deuxième parcours, l'index « invalide » continue à forcer la contrainte d'unicité.

Les constructions en parallèle d'index avec expression et d'index partiels sont supportées. Les erreurs survenant pendant l'évaluation de ces expressions pourraient causer un comportement similaire à celui décrit ci-dessus pour les violations de contraintes d'unicité.

Les constructions d'index standards permettent d'autres constructions d'index en simultanée sur la même table mais seul une construction d'index en parallèle peut survenir sur une table à un même moment. Dans les deux cas, la modification du schéma de la table n'est pas autorisé pendant la construction de l'index. Une autre différence est qu'une commande CREATE INDEX normale peut être réalisée à l'intérieur d'un bloc de transactions alors que CREATE INDEX CONCURRENTLY ne le peut pas.

Les constructions en parallèle des index sur les tables partitionnées ne sont pas actuellement supportées. Néanmoins, vous pouvez construire l'index en parallèle sur chaque partition individuel, puis créer l'index partitionné sans CONCURRENTLY pour réduire le temps où les écritures seront bloquées sur la table partitionnée. Dans ce cas, construire l'index partitionné est une opération sur les méta-données uniquement.

Notes

Chapitre 11 présente des informations sur le moment où les index peuvent être utilisés, quand ils ne le sont pas et dans quelles situations particulières ils peuvent être utiles.

Actuellement, seules les méthodes d'indexation B-tree, GiST, GIN et BRIN supportent les index multi-colonnes. Jusqu'à 32 champs peuvent être spécifiés par défaut. (Cette limite peut être modifiée à la compilation de PostgreSQL.) Seul B-tree supporte actuellement les index uniques.

Une classe d'opérateur peut être spécifiée pour chaque colonne d'un index. La classe d'opérateur identifie les opérateurs à utiliser par l'index pour cette colonne. Par exemple, un index B-tree sur des entiers codés sur quatre octets utilise la classe int4_ops, qui contient des fonctions de comparaison pour les entiers sur quatre octets. En pratique, la classe d'opérateur par défaut pour le type de données de la colonne est généralement suffisant. Les classes d'opérateur trouvent leur intérêt principal dans l'existence, pour certains types de données, de plusieurs ordonnancements significatifs.

Soit l'exemple d'un type de données « nombre complexe » qui doit être classé par sa valeur absolue ou par sa partie réelle. Cela peut être réalisé par la définition de deux classes d'opérateur pour le type de données, puis par la sélection de la classe appropriée lors de la création d'un index.

De plus amples informations sur les classes d'opérateurs sont disponibles dans Section 11.10 et dans Section 37.16.

Quand CREATE INDEX est appelé sur une table partitionnée, le comportement par défaut est de vérifier que toutes les partitions ont un index correspondant. Chaque partition est tout d'abord vérifiée pour déterminer si un index équivalent existe déjà. Si c'est le cas, cet index sera attaché comme index la partition avec l'index en cours de création, qui deviendra son index parent. Si aucun index correspondant n'existe, un nouvel index sera créé et attaché automatiquement. Le nom du nouvel index dans chaque partition sera déterminé comme si aucun nom d'index n'avait été spécifié dans la commande. Si l'option ONLY est indiquée, aucune récursion n'est réalisée et l'index est marqué invalide. (ALTER INDEX ... ATTACH PARTITION marque l'index comme valide une fois que toutes les partitions ont acquis l'index correspondant.) Néanmoins, notez que toute partition créée dans le futur en utilisant CREATE TABLE ... PARTITION OF contiendra automatiquement l'index correspondant que cette option soit spécifiée ou non.

Pour les méthodes d'indexage qui supportent les parcours ordonnés (actuellement seulement pour les B-tree), les clauses optionnelles ASC, DESC, NULLS FIRST et/ou NULLS LAST peuvent être spécifiées pour modifier l'ordre de tri normal de l'index. Comme un index ordonné peut être parcouru en avant et en arrière, il n'est habituellement pas utile de créer un index DESC sur une colonne -- ce tri est déjà disponible avec un index standard. L'intérêt de ces options se révèle avec les index multi-colonnes. Ils peuvent être créés pour correspondre à un tri particulier demandé par une requête, comme SELECT ... ORDER BY x ASC, y DESC. Les options NULLS sont utiles si vous avez besoin de supporter le comportement « nulls sort low », plutôt que le « nulls sort high » par défaut, dans les requêtes qui dépendent des index pour éviter l'étape du tri.

Le système récupère régulièrement des statistiques sur toutes les colonnes d'une table. Les index nouvellement créés et sans expression peuvent immédiatement utiliser ces statistiques pour déterminer l'utilité d'un index. Pour les nouveaux index à expression, il est nécessaire d'exécuter ANALYZE ou d'attendre que le the processus en tâche de fond autovacuum analyse la table pour générer des statistiques pour ces index.

Pour la plupart des méthodes d'indexation, la vitesse de création d'un index est dépendante du paramètre maintenance_work_mem. Une plus grande valeur réduit le temps nécessaire à la création d'index, tant qu'elle ne dépasse pas la quantité de mémoire vraiment disponible, afin d'éviter que la machine ne doive paginer.

PostgreSQL peut construire des index en utilisant plusieurs CPU pour traiter plus rapidement les lignes de la table. Cette fonctionnalité est connue sous le nom de construction d'index parallélisée. Pour les méthodes d'indexage qui supportent la construction d'index en parallèle (actuellement seulement les B-tree), maintenance_work_mem indique la quantité maximale de mémoire pouvant être utilisée pour chaque opération de construction d'index, quelque soit le nombre de processus workers démarrés. Habituellement, un modèle de coût détermine automatiquement le nombre de workers à exécuter.

Les constructions d'index parallélisées pourraient bénéficier d'une augmentation du maintenance_work_mem, là où une construction équivalente mais non parallélisée ne verrait que peu ou pas de bénéfices. Notez que maintenance_work_mem peut influencer le nombre de processus workers demandés car les workers parallélisés doivent avoir au moins 32 Mo provenant du maintenance_work_mem global. Il doit aussi rester 32 Mo pour le processus leader. Augmenter max_parallel_maintenance_workers pourrait permettre l'utilisation d'un plus grand nombre de workers, ce qui réduirait le temps nécessaire pour la création de l'index, à condition que cette création ne soit pas déjà freiné par les disques. Bien sûr, il doit rester suffisamment de CPU qui auraient été autrement inutilisés.

Configurer une valeur pour parallel_workers via ALTER TABLE contrôle directement le nombre de processus workers parallélisés réclamé par un CREATE INDEX sur la table. Ceci contourne complètement le modèle de coût, et empêche maintenance_work_mem d'affcter le nombre demandé de workers parallélisés. Configurer parallel_workers à 0 via ALTER TABLE désactivera les constructions d'index parallélisées sur la table dans tous les cas.

Astuce

Vous pourriez vouloir réinitialiser parallel_workers après l'avoir configuré pour permettre une construction d'index. Ceci évite des changements inattendus dans les plans de requêtes, vu que parallel_workers affecte tous les parcours parallélisés de table.

Bien que CREATE INDEX avec l'option CONCURRENTLY accepte les constructions parallélisées sans restrictions particulières, seul le premier parcours de table est réellement exécuté en parallèle.

DROP INDEX est utilisé pour supprimer un index.

Comme pour toute transaction longue, CREATE INDEX sur une table peut affecter les lignes pouvant être supprimées par un VACUUM concurrent sur toute autre table.

Les versions précédentes de PostgreSQL ont aussi une méthode d'index R-tree. Cette méthode a été supprimée car elle n'a pas d'avantages par rapport à la méthode GiST. Si USING rtree est indiqué, CREATE INDEX l'interprétera comme USING gist pour simplifier la conversions des anciennes bases à GiST.

Exemples

Créer un index B-tree sur la colonne titre dans la table films :

CREATE UNIQUE INDEX title_idx ON films (title);
   

Pour créer un index B-tree unique sur la colonne title avec les colonnes incluses director et rating de la table films :

CREATE UNIQUE INDEX title_idx ON films (title) INCLUDE (director, rating);
   

Pour créer un index sur l'expression lower(titre), permettant une recherche efficace quelque soit la casse :

CREATE INDEX ON films ((lower(titre)));
   

(dans cet exemple, nous avons choisi d'omettre le nom de l'index, donc le système choisira un nom, typiquement films_lower_idx.)

Pour créer un index avec un collationnement spécifique :

CREATE INDEX title_idx_german ON films (title COLLATE "de_DE");
   

Pour créer un index avec un ordre de tri des valeurs NULL différent du standard :

CREATE INDEX title_idx_nulls_low ON films (title NULLS FIRST);
   

Pour créer un index avec un facteur de remplissage différent :

CREATE UNIQUE INDEX idx_titre ON films (titre) WITH (fillfactor = 70);
   

Pour créer un index GIN avec les mises à jour rapides désactivées :

CREATE INDEX gin_idx ON documents_table USING GIN (locations) WITH (fastupdate = off);
   

Créer un index sur la colonne code de la table films et donner à l'index l'emplacement du tablespace espaceindex :

CREATE INDEX code_idx ON films (code) TABLESPACE espaceindex;
   

Pour créer un index GiST sur un attribut point, de façon à ce que nous puissions utiliser rapidement les opérateurs box sur le résultat de la fonction de conversion :

CREATE INDEX pointloc
    ON points USING gist (box(location,location));
SELECT * FROM points
    WHERE box(location,location) && '(0,0),(1,1)'::box;
   

Pour créer un index sans verrouiller les écritures dans la table :

CREATE INDEX CONCURRENTLY index_quentite_ventes ON table_ventes (quantité);
   

Compatibilité

CREATE INDEX est une extension du langage PostgreSQL. Les index n'existent pas dans le standard SQL.