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pg_dump — sauvegarder une base de données PostgreSQL™ dans un script ou tout autre fichier d'archive
pg_dump [option...] [nom_base]
pg_dump est un outil de sauvegarde d'une base de données PostgreSQL™. Les sauvegardes réalisées sont cohérentes, même lors d'accès concurrents à la base de données. pg_dump ne bloque pas l'accès des autres utilisateurs (ni en lecture ni en écriture).
Les extractions peuvent être réalisées sous la forme de scripts ou de fichiers d'archive. Les scripts sont au format texte et contiennent les commandes SQL nécessaires à la reconstruction de la base de données dans l'état où elle était au moment de la sauvegarde. La restauration s'effectue en chargeant ces scrits avec psql(1). Ces scripts permettent de reconstruire la base de données sur d'autres machines et d'autres architectures, et même, au prix de quelques modifications, sur d'autres bases de données SQL.
La reconstruction de la base de données à partir d'autres formats de fichiers archive est obtenue avec pg_restore(1). pg_restore permet, à partir de ces formats, de sélectionner les éléments à restaurer, voire de les réordonner avant restauration. Les fichiers d'archive sont conçus pour être portables au travers d'architectures différentes.
Utilisé avec un des formats de fichier d'archive et combiné avec pg_restore, pg_dump fournit un mécanisme d'archivage et de transfert flexible. pg_dump peut être utilisé pour sauvegarder une base de données dans son intégralité ; pg_restore peut alors être utilisé pour examiner l'archive et/ou sélectionner les parties de la base de données à restaurer. Le format de fichier de sortie le plus flexible est le format « personnalisé » (custom en anglais, -Fc). Compressé par défaut, il permet de sélectionner et réordonner les éléments archivés. Non compressé, le format tar (-Ft) ne permet pas de réordonner les données au chargement, mais est, somme toute, assez flexible. Qui plus est, il est utilisable par des outils Unix standard comme tar.
Lors de l'exécution de pg_dump, il est utile de surveiller les messages d'avertissement (affichés sur la sortie erreur standard), en particulier en ce qui concerne les limitations indiquées ci-dessous.
Les options suivantes de la ligne de commande contrôlent le contenu et le format de la sortie.
Le nom de la base de données à sauvegarder. En l'absence de précision, la variable d'environnement PGDATABASE est utilisée. Si cette variable n'est pas positionnée, le nom de l'utilisateur de la connexion est utilisé.
Seules les données sont sauvegardées, pas le schéma (définition des données).
Cette option n'a d'intérêt que pour le format texte. Pour les formats archive, l'option peut être précisée lors de l'appel de pg_restore.
Inclut les objets larges dans la sauvegarde. C'est le comportement par défaut, sauf si une des options suivantes est ajoutée : --schema, --table ou --schema-only. L'option -b n'est utile que pour ajouter les objets larges aux sauvegardes sélectives.
Les commandes de nettoyage (suppression) des objets de la base sont écrites avant les commandes de création.
Cette option n'a d'intérêt que pour le format texte. Pour les formats archive, l'option est précisée à l'appel de pg_restore.
La sortie débute par une commande de création de la base de données et de connexion à cette base. Peu importe, dans ce cas, la base de données à laquelle la connexion est faite avant la restauration.
Cette option n'a d'intérêt que pour le format texte. Pour les formats archive, l'option est précisée à l'appel de pg_restore.
Les données sont copiées à l'aide de commandes INSERT plutôt que COPY. La restauration en est considérablement ralentie. Cela s'avère essentiellement utile pour créer des sauvegardes rechargées dans des bases de données autres que PostgreSQL™. De plus, comme cette option produit une commande séparée pour chaque ligne, une erreur lors du chargement d'une ligne ne perd que cette ligne plutôt que le contenu entier de la table. La restauration échoue également si les colonnes ont été réorganisées. L'option -D permet de s'affranchir des modifications de l'ordre des colonnes, mais est encore plus lente.
Les données sont copiées à l'aide de commandes INSERT qui explicitent les noms de colonnes (INSERT INTO table (colonne, ...) VALUES ...). La restauration en est considérablement ralentie. Cela s'avère essentiellement utile pour créer des sauvegardes rechargées dans des bases de données autres que PostgreSQL™. De plus, comme cette option produit une commande séparée pour chaque ligne, une erreur lors du chargement d'une ligne ne perd que cette ligne plutôt que le contenu entier de la table.
La sortie est redirigée vers le fichier indiqué. Sans précision, la sortie standard est utilisée.
La sauvegarde est créée dans l'encodage indiqué. Par défaut, la sauvegarde utilise celui de la base de données. Le même résultat peut être obtenu en positionnant la variable d'environnement PGCLIENTENCODING avec le codage désiré pour la sauvegarde.
Le format de la sortie. format correspond à un des éléments suivants :
fichier de scripts SQL en texte simple (défaut) ;
archive tar utilisable par pg_restore. Ce format permet d'ordonner et/ou d'exclure des objets lors de la restauration de la base. Il est également possible de restreindre les données rechargées lors de la restauration ;
archive personnalisée utilisable par pg_restore. C'est le format le plus flexible puisqu'il permet d'ordonner le chargement des données et la définition des objets. Ce format est compressé par défaut.
Les différences de version entre pg_dump et le serveur de bases de données sont ignorées.
pg_dump peut créer des sauvegardes de bases de données de versions différentes, mais les très anciennes versions ne sont plus supportées (actuellement celles antérieures à la 7.0). Sauvegarder à partir d'une version de serveur plus récente que celle de pg_dump a toutes les chances de ne pas fonctionner du tout. Cette option est utilisée lorsque la vérification de version ne doit pas être effectuée. Dans ce cas, il se peut que pg_dump échoue.
Sauvegarde uniquement les schémas correspondant à schema ; la sélection se fait à la fois sur le schéma et sur les objets qu'il contient. Quand cette option n'est pas indiquée, tous les schémas non système de la base cible sont sauvegardés. Plusieurs schémas peuvent être indiqués en utilisant plusieurs fois l'option -n. De plus, le paramètre schéma est interprété comme un modèle selon les règles utilisées par les commandes \d de psql (voir Modèles). Du coup, plusieurs schémas peuvent être sélectionnés en utilisant des caractères joker dans le modèle. Lors de l'utilisation de ces caractères, il faut faire attention à placer le modèle entre guillemets, si nécessaire, pour empêcher le shell de remplacer les jokers.
Quand -n est indiqué, pg_dump ne sauvegarde aucun autre objet de la base que ceux dont les schémas sélectionnés dépendent. Du coup, il n'est pas garanti que la sauvegarde d'un schéma puisse être restaurée avec succès dans une base vide.
Les objets qui ne font pas partie du schéma comme les objets larges ne sont pas sauvegardés quand -n est précisé. Ils peuvent être rajouter avec l'option --blobs.
Ne sauvegarde pas les schémas correspondant au modèle schéma. Le modèle est interprété selon les même règles que -n. -N peut aussi être indiqué plus d'une fois pour exclure des schémas correspondant à des modèles différents.
Quand les options -n et -N sont indiquées, seuls sont sauvegardés les schémas qui correspondent à au moins une option -n et à aucune option -N. Si -N apparaît sans -n, alors les schémas correspondant à -N sont exclus de ce qui est une sauvegarde normale.
Les identifiants d'objets (OID) sont sauvegardés comme données des tables. Cette option est utilisée dans le cas d'applications utilisant des références aux colonnes OID (dans une contrainte de clé étrangère, par exemple). Elle ne devrait pas être utilisée dans les autres cas.
Les commandes d'initialisation des possessions des objets au regard de la base de données originale ne sont pas produites. Par défaut, pg_dump engendre des instructions ALTER OWNER ou SET SESSION AUTHORIZATION pour fixer ces possessions. Ces instructions échouent lorsque le script n'est pas lancé par un superutilisateur (ou par l'utilisateur qui possède tous les objets de ce script). L'option -O est utilisée pour créer un script qui puisse être restauré par n'importe quel utilisateur. En revanche, c'est cet utilisateur qui devient propriétaire de tous les objets.
Cette option n'a d'intérêt que pour le format texte. Pour les formats archive, l'option est précisée à l'appel de pg_restore.
Cette option, obsolète, est toujours acceptée pour des raisons de compatibilité ascendante.
Seule la définition des objets (le schéma) est sauvegardée, pas les données.
Le nom du superutilisateur à utiliser lors de la désactivation des déclencheurs. Cela n'a d'intérêt que si l'option --disable-triggers est précisée. (En règle générale, il est préférable de ne pas utiliser cette option et de lancer le script produit en tant que superutilisateur.)
Sauvegarde uniquement les tables (ou vues ou séquences) correspondant à table. Plusieurs tables sont sélectionnables en utilisant plusieurs fois l'option -t. De plus, le paramètre table est interprété comme un modèle suivant les règles utilisées par les commandes \d de psql (voir Modèles). Du coup, plusieurs tables peuvent être sélectionnées en utilisant des caractères joker dans le modèle. Lors de l'utilisation de ces caractères, il faut faire attention à placer le modèle entre guillemets, si nécessaire, pour empêcher le shell de remplacer les jokers.
Les options -n et -N n'ont aucun effet quand l'option -t est utilisée car les tables sélectionnées par -t sont sauvegardées quelle que soit la valeur des options relatives aux schémas. Les objets qui ne sont pas des tables ne sont pas sauvegardés.
Quand -t est indiqué, pg_dump ne sauvegarde aucun autre objet de la base dont la (ou les) table(s) sélectionnée(s) pourrai(en)t dépendre. Du coup, il n'est pas garanti que la sauvegarde spécifique d'une table puisse être restaurée avec succès dans une base vide.
Le comportement de l'option -t n'est pas entièrement compatible avec les versions de PostgreSQL™ antérieures à la 8.2. Auparavant, écrire -t tab sauvegardait toutes les tables nommées tab, mais maintenant, seules sont sauvegardées celles qui sont visibles dans le chemin de recherche des objets. Pour retrouver l'ancien comportement, il faut écrire -t '*.tab'. De plus, il faut écrire quelque chose comme -t sch.tab pour sélectionner une table dans un schéma particulier plutôt que l'ancienne syntaxe -n sch -t tab.
Ne sauvegarde pas les tables correspondant au modèle table. Le modèle est interprété selon les même règles que -t. -T peut aussi être indiqué plusieurs pour exclure des tables correspondant à des modèles différents.
Quand les options -t et -T sont indiquées, seules sont sauvegardées les tables qui correspondent à au moins une option -t et à aucune option -T. Si -T apparaît sans -t, alors les tables correspondant à -T sont exclues de ce qui est une sauvegarde normale.
Mode verbeux. pg_dump affiche des commentaires détaillés sur les objets et les heures de début et de fin dans le fichier de sauvegarde. Des messages de progression sont également affichés sur la sortie d'erreur standard.
Les privilèges d'accès (commandes grant/revoke) ne sont pas sauvegardés.
Cette option désactive l'utilisation des guillemets dollar pour le corps des fonctions. La syntaxe SQL standard des chaînes est utilisée pour la mise entre guillemets du corps des fonctions.
Cette option n'a d'intérêt que dans le cas de sauvegarde des données seules. Dans ce cas, pg_dump inclut à la sortie des commandes permettant de désactiver temporairement les déclencheurs sur les tables cibles lors du chargement des données. Cette commande est utilisée lorsqu'il existe sur les tables des vérifications d'intégrité référentielles ou des déclencheurs dont l'exécution n'est pas souhaitable lors du chargement des données.
À l'heure actuelle, les commandes engendrées par --disable-triggers doivent être exécutées par le superutilisateur. Il est donc nécessaire que le nom du superutilisateur soit également précisé, à l'aide de -S, ou que le script résultant soit lancé par le superutilisateur (c'est d'ailleurs préférable).
Cette option n'a d'intérêt que pour le format texte. Pour les formats archive, l'option est précisée à l'appel de pg_restore.
Les commandes SET SESSION AUTHORIZATION du standard SQL sont affichées à la place des commandes ALTER OWNER pour préciser le propriétaire d'un objet. Cela rend la sauvegarde plus compatible avec le standard mais, en fonction de l'historique des objets dans la sauvegarde, il se peut que la restauration soit incorrecte. De plus, une sauvegarde qui utilise SET SESSION AUTHORIZATION nécessite pour la restauration des droits superutilisateur tandis que ALTER OWNER requiert des privilèges moins étendus.
Indique le niveau de compression à utiliser. Zéro signifie sans compression. Pour le format d'archive personnalisé, cela signifie la compression des segments individuels des données des tables. Par défaut, la compression se fait à un niveau modéré. Pour le format texte, indiquer une valeur différente de zéro implique une compression du fichier complet, comme s'il était passé à gzip ; mais par défaut, la sortie n'est pas compressée. Le format d'archive tar ne supporte pas du tout la compression.
Les options de ligne de commande suivantes gèrent les paramètres de connexion :
Le nom d'hôte de la machine sur laquelle le serveur de bases de données est exécuté. Si la valeur commence par une barre oblique (/), elle est utilisée comme répertoire pour le socket de domaine Unix. La valeur par défaut est fournie par la variable d'environnement PGHOST, si elle est initialisée. Dans le cas contraire, une connexion sur la socket de domaine Unix est tentée.
Le port TCP ou le fichier local de socket de domaine Unix sur lequel le serveur écoute les connexions. La valeur par défaut est fournie par la variable d'environnement PGPORT, si elle est initialisée. Dans le cas contraire, il s'agit de la valeur fournie à la compilation.
Le nom d'utilisateur utilisé pour la connexion.
Force pg_dump à demander un mot de passe avant la connexion à une base de données.
Cette option n'est jamais nécessaire car pg_dump demande automatiquement un mot de passe si le serveur exige une authentification par mot de passe. Néanmoins, pg_dump perd une tentative de connexion pour tester si le serveur demande un mot de passe. Dans certains cas, il est préférable d'ajouter l'option -W pour éviter la tentative de connexion.
Paramètres de connexion par défaut.
Cet outil, comme la plupart des autres outils PostgreSQL™, utilise les variables d'environnement supportées par la bibliothèque libpq (voir Section 30.12, « Variables d'environnement »).
pg_dump exécute intrinsèquement des instructions SELECT. Si des problèmes apparaissent à l'exécution de pg_dump, psql(1) peut être utilisé pour s'assurer qu'il est possible de sélectionner des informations dans la base de données. De plus, tout paramètre de connexion par défaut et toute variable d'environnement utilisé par la bibliothèque libpq s'appliquent.
Si des ajouts locaux à la base template1 ont été effectués, il est impératif de s'assurer que la sortie de pg_dump est effectivement restaurée dans une base vide ; dans le cas contraire, il est fort probable que la duplication des définitions des objets ajoutés engendre des erreurs. Pour obtenir une base vide de tout ajout local, on utilise template0 à la place de template1 comme modèle. Par exemple :
CREATE DATABASE foo WITH TEMPLATE template0;
pg_dump a une limitation ; quand une sauvegarde des seules données est sélectionnée et que l'option --disable-triggers est utilisée, pg_dump engendre des commandes de désactivation des déclencheurs sur les tables utilisateur avant l'insertion des données et des commandes de réactivation après l'insertion. Si la restauration est interrompue, il se peut que les catalogues systèmes conservent cette position.
Les fichiers d'une archive tar sont limités à une taille inférieure à 8 Go. (C'est une limitation inhérente au format des fichiers tar.) Ce format ne peut donc pas être utilisé si la représentation textuelle d'une table dépasse cette taille. La taille totale d'une archive tar et de tout autre format de sortie n'est pas limitée, sauf peut-être par le système d'exploitation.
Le fichier de sauvegarde produit par pg_dump ne contient pas les statistiques utilisées par l'optimiseur pour la planification des requêtes. Il est donc conseillé, pour assurer des performances correctes, de lancer ANALYZE après la restauration d'une sauvegarde. Le fichier de sauvegarde ne contient pas non plus de commandes ALTER DATABASE ... SET ; ces paramètres sont sauvegardés par pg_dumpall(1), avec les utilisateurs et les paramètres globaux à l'installation.
pg_dump est utilisé pour transférer des données vers les nouvelles versions de PostgreSQL™. De ce fait, le résultat de pg_dump peut être chargé dans des bases de données PostgreSQL™ de versions supérieures. Cet outil sait également lire les données sur des serveurs PostgreSQL™ plus anciens. Néanmoins, pg_dump ne peut généralement pas lire des bases de données plus récentes ou produire une sauvegarde qui puisse être chargée par des versions antérieures. Pour cela, une édition manuelle de la sauvegarde peut s'avérer nécessaire.
Sauvegarder une base appelée ma_base dans un script SQL :
$ pg_dump ma_base > base.sql
Charger ce script dans une base nouvellement créée et nommée nouvelle_base:
$ psql -d nouvelle_base -f base.sql
Sauvegarder une base dans un fichier au format personnalisé :
$ pg_dump -Fc ma_base > base.dump
Charger un fichier d'archive dans une nouvelle base nommée nouvelle_base :
$ pg_restore -d nouvelle_base base.dump
Sauvegarder la table nommée mytab :
$ pg_dump -t ma_table ma_base > base.sql
Sauvegarder toutes les tables du schéma detroit et dont le nom commence par emp sauf la table nommée traces_employes :
$ pg_dump -t 'detroit.emp*' -T detroit.traces_employes ma_base > base.sql
Sauvegarder tous les schémas dont le nom commence par est ou ouest et se termine par gsm, en excluant les schémas dont le nom contient le mot test :
$ pg_dump -n 'est*gsm' -n 'ouest*gsm' -N '*test*' ma_base > base.sql
Idem mais en utilisant des expressions rationnelles dans les options :
$ pg_dump -n '(est|ouest)*gsm' -N '*test*' ma_base > base.sql
Sauvegarder tous les objets de la base sauf les tables dont le nom commence par ts_ :
$ pg_dump -T 'ts_*' ma_base > base.sql
Pour indiquer un nom qui comporte des majuscules dans les options -t et assimilées, il faut ajouter des guillemets doubles ; sinon le nom est converti en minuscules (voirModèles). Les guillemets doubles sont interprétés par le shell et doivent dont être placés entre guillemets. Du coup, pour sauvegarder une seule table dont le nom comporte des majuscules, on utilise une commande du style :
$ pg_dump -t '"NomAMajuscule"' ma_base > ma_base.sql