PostgreSQLLa base de données la plus sophistiquée au monde.

CREATE TYPE

CREATE TYPE — Définir un nouveau type de données

Synopsis

CREATE TYPE nom AS
    ( nom_attribut type_donnée [, ... ] )

CREATE TYPE nom (
    INPUT = fonction_entrée,
    OUTPUT = fonction_sortie
    [ , RECEIVE = fonction_réception ]
    [ , SEND = fonction_envoi ]
    [ , ANALYZE = fonction_analyse ]
    [ , INTERNALLENGTH = { longueurinterne | VARIABLE } ]
    [ , PASSEDBYVALUE ]
    [ , ALIGNMENT = alignement ]
    [ , STORAGE = stockage ]
    [ , DEFAULT = défaut ]
    [ , ELEMENT = élément ]
    [ , DELIMITER = délimiteur ]
)

Description

CREATE TYPE enregistre un nouveau type de données utilisable dans la base courante. L'utilisateur qui définit un type en devient le propriétaire.

Si un nom de schéma est précisé, le type est créé dans ce schéma. Sinon, il est créé dans le schéma courant. Le nom du type doit être distinct du nom de tout type ou domaine existant dans le même schéma. Les tables possèdent des types de données associés. Il est donc nécessaire que le nom du type soit également distinct du nom de toute table existant dans le même schéma.

Types composites

La première forme de CREATE TYPE crée un type composite. Le type composite est défini par une liste de noms d'attributs et de types de données. Pour l'essentiel, il est équivalent au type ligne (NDT : row type en anglais) d'une table, mais l'utilisation de CREATE TYPE permet d'éviter la création d'une table réelle quand seule la définition d'un type est voulue. Un type composite autonome est utile comme type d'argument ou de retour d'une fonction.

Types de base

La seconde forme de CREATE TYPE crée un nouveau type de base (type scalaire). L'ordre des paramètres, dont la plupart sont optionnels, n'a aucune d'importance. Avant de définir le type, il est nécessaire de définir au moins deux fonctions (à l'aide de la commande CREATE FUNCTION). Les fonctions de support fonction_entrée et fonction_sortie sont obligatoires. Les fonctions fonction_réception, fonction_envoi et fonction_analyse sont optionnelles. Généralement, ces fonctions sont codées en C ou dans un autre langage de bas niveau.

La fonction_entrée convertit la représentation textuelle externe du type en représentation interne utilisée par les opérateurs et fonctions définis pour le type. La fonction_sortie réalise la transformation inverse. La fonction entrée peut être déclarée avec un argument de type cstring ou trois arguments de types cstring, oid, integer. Le premier argument est le texte en entrée sous la forme d'une chaîne C, le second argument est l'OID du type (sauf dans le cas des types tableau où il s'agit de l'OID du type de l'élément) et le troisième est le typmod de la colonne destination, s'il est connu (-1 sinon). La fonction entrée doit renvoyer une valeur du nouveau type de données. La fonction sortie doit prendre un argument du nouveau type de données, et retourner le type cstring.

La fonction_réception, optionnelle, convertit la représentation binaire externe du type en représentation interne. Si cette fonction n'est pas fournie, le type n'accepte pas d'entrée binaire. La représentation binaire est choisie de telle sorte que sa conversion en forme interne soit peu coûteuse, tout en restant portable. (Par exemple, les types de données standard entiers utilisent l'ordre réseau des octets comme représentation binaire externe alors que la représentation interne est dans l'ordre natif des octets de la machine.) La fonction de réception réalise les vérifications adéquates pour s'assurer que la valeur est valide. Elle peut être déclarée avec un argument de type internal ou trois arguments de types internal, integer et oid. Le premier argument est un pointeur vers un tampon StringInfo qui contient la chaîne d'octets reçue ; les arguments optionnels sont les mêmes que pour la fonction entrée de type texte. La fonction de réception retourne une valeur du type de données. De façon similaire, la fonction_envoi, optionnelle, convertit la représentation interne en représentation binaire externe. Si cette fonction n'est pas fournie, le type n'accepte pas de sortie binaire. La fonction d'envoi doit être déclarée avec un argument du nouveau type de données et retourner le type bytea.

À ce niveau, la question est de savoir comment déclarer les fonctions d'entrée et de sortie avec des arguments et des résultats du nouveau type, alors même qu'il n'est pas encore créé. Pour cela, il faut créer la fonction d'entrée en premier, puis la fonction de sortie (et les fonctions binaires d'E/S si nécessaire) et enfin le type de données. PostgreSQL™ considère initialement le nom du nouveau type comme celui de retour de la fonction d'entrée. Il crée alors un type « coquille » (shell type), qui n'est qu'une entrée conteneur dans le catalogue système et lie la définition de la fonction d'entrée au type coquille. De la même façon, les autres fonctions sont liés au type coquille (qui maintenant existe). Enfin, CREATE TYPE remplace la coquille par une définition complète du type. Le nouveau type peut alors être utilisé.

La fonction_analyse, optionnelle, calcule des statistiques spécifiques au type de données pour les colonnes de ce type. Par défaut, ANALYZE tente de récupérer des statistiques à l'aide des opérateurs d'« égalité » et d'« infériorité » du type, s'il existe une classe d'opérateur B-tree par défaut pour le type. Ce comportement est inadapté aux types non-scalaires ; il peut être surchargé à l'aide d'une fonction d'analyse personnalisée. La fonction d'analyse doit être déclarée avec un seul argument de type internal et un résultat de type boolean. L'API détaillée des fonctions d'analyses est présentée dans src/include/commands/vacuum.h.

Alors que les détails de la représentation interne du nouveau type ne sont connus que des fonctions d'entrées/sorties et des fonctions utilisateurs d'interaction avec le type, plusieurs propriétés de la représentation interne doivent être déclarées à PostgreSQL™. La première est longueurinterne. Les types de données basiques peuvent être de longueur fixe (dans ce cas, longueurinterne est un entier positif) ou de longueur variable (indiquée par le positionnement de longueurinterne à VARIABLE ; en interne, cela est représenté en initialisant typlen à -1). La représentation interne de tous les types de longueur variable doit commencer par un entier de quatre octets indiquant la longueur totale de cette valeur.

Le drapeau optionnel PASSEDBYVALUE indique que les valeurs de ce type de données sont passées par valeur plutôt que par référence. Les types dont la représentation interne est plus grande que la taille du type Datum (quatre octets sur la plupart des machines, huit sur quelques-unes) ne doivent pas être passés par valeur.

Le paramètre alignement spécifie l'alignement de stockage requis pour le type de données. Les valeurs permises sont des alignements sur 1, 2, 4 ou 8 octets. Les types de longueurs variables ont un alignement d'au moins quatre octets car leur premier composant est nécessairement un int4.

Le paramètre stockage permet de choisir une stratégie de stockage pour les types de données de longueur variable. (Seul plain est autorisé pour les types de longueur fixe.) plain indique des données stockées en ligne et non compressées. Dans le cas d'extended le système essaie tout d'abord de compresser une valeur longue et déplace la valeur hors de la ligne de la table principale si elle est toujours trop longue. external permet à la valeur d'être déplacée hors de la table principale mais le système ne tente pas de la compresser. main autorise la compression mais ne déplace la valeur hors de la table principale qu'en dernier recours. (Ils seront déplacés s'il n'est pas possible de placer la ligne dans la table principale, mais sont préférentiellement conservés dans la table principale, contrairement aux éléments extended et external.)

Une valeur par défaut peut être spécifiée dans le cas où l'utilisateur souhaite que cette valeur soit différente de NULL pour les colonnes de ce type. La valeur par défaut est précisée à l'aide du mot clé DEFAULT. (Une telle valeur par défaut peut être surchargée par une clause DEFAULT explicite attachée à une colonne particulière.)

Pour indiquer qu'un type est un tableau, le type des éléments du tableau est précisé par le mot clé ELEMENT. Par exemple, pour définir un tableau d'entiers de quatre octets (int4), ELEMENT = int4 est utilisé. Plus de détails sur les types tableau apparaissent ci-dessous.

Pour préciser le délimiteur de valeurs utilisé dans la représentation externe des tableaux de ce type, délimiteur peut être positionné à un caractère particulier. Le délimiteur par défaut est la virgule (,). Le délimiteur est associé avec le type élément de tableau, pas avec le type tableau.

Types tableau

À chaque fois qu'un type de données utilisateur basique est créé, PostgreSQL™ crée automatiquement un type tableau associé dont le nom est celui du type précédé d'un tiret base (_). L'analyseur comprend cette convention de nommage et traduit les requêtes sur les colonnes de type foo[] en requêtes sur le type _foo. Le type tableau implicitement créé est de longueur variable et utilise les fonctions entrée et sortie intégrées array_in et array_out.

Pourquoi existe-t-il une option ELEMENT si le système fabrique automatiquement le bon type tableau ? La seule utilité d'ELEMENT est la création d'un type de longueur fixe représenté en interne par un tableau d'éléments identiques auxquels on souhaite accéder directement par leurs indices (en plus de toute autre opération effectuée sur le type dans sa globalité). Par exemple, le type name permet d'accéder ainsi à ses éléments constituants char. Un type point en deux dimensions peut autoriser l'accès aux deux nombres qui le constitue, point[0] et point[1]. Cette fonctionnalité n'est possible qu'avec les types de longueur fixe dont la forme interne est strictement une séquence de champs de longueur fixée. Un type de longueur variable est accessible par ses indices si sa représentation interne généralisée est celle utilisée par array_in et array_out. Pour des raisons historiques (c'est-à-dire pour de mauvaises raisons, mais il est trop tard pour changer) les indices des tableaux de types de longueur fixe commencent à zéro et non à un comme c'est le cas pour les tableaux de longueur variable.

Paramètres

nom

Le nom (éventuellement qualifié du nom du schéma) du type à créer.

nom_attribut

Le nom d'un attribut (colonne) du type composite.

type_données

Le nom d'un type de données existant utilisé comme colonne du type composite.

fonction_entrée

Le nom d'une fonction de conversion des données de la forme textuelle externe du type en forme interne.

fonction_sortie

Le nom d'une fonction de conversion des données de la forme interne du type en forme textuelle externe.

fonction_réception

Le nom d'une fonction de conversion des données de la forme binaire externe du type en forme interne.

fonction_envoi

Le nom d'une fonction de conversion des données de la forme interne du type en forme binaire externe.

analyze_function

Le nom d'une fonction d'analyses statistiques pour le type de données.

longueurinterne

Une constante numérique qui précise la longueur en octets de la représentation interne du nouveau type. Supposée variable par défaut.

alignement

La spécification d'alignement du stockage du type de données. Peut être char, int2, int4 ou double ; int4 par défaut.

stockage

La stratégie de stockage du type de données. Peut être plain, external, extended ou main ; plain par défaut.

défaut

La valeur par défaut du type de données. Omise, elle est NULL.

élément

Type des éléments du type tableau créé.

délimiteur

Le caractère délimiteur des valeurs des tableaux de ce type.

Notes

Les noms de types utilisateur ne peuvent pas commencer par un tiret bas (_). Ils ont au plus 62 caractères (ou en général NAMEDATALEN - 2, et non NAMEDATALEN - 1 comme les autres noms). Les noms de types commençant par un tiret bas sont réservés aux noms internes des types tableau.

Dans les versions de PostgreSQL™ antérieures à la 7.3, la création d'un type coquille était habituellement évitée en remplaçant les références des fonctions au nom du type par le pseudotype opaque. Les arguments cstring et les résultats étaient également déclarés opaque. Pour supporter le chargement d'anciens fichiers de sauvegarde, CREATE TYPE accepte les fonctions déclarées avec le pseudotype opaque mais un message d'avertissement est affiché. La déclaration de la fonction est également modifiée pour utiliser les bons types.

Exemples

Créer un type composite utilisé dans la définition d'une fonction :

CREATE TYPE compfoo AS (f1 int, f2 text);

CREATE FUNCTION getfoo() RETURNS SETOF compfoo AS $$
SELECT fooid, fooname FROM foo
$$ LANGUAGE SQL;

Créer le type de données basique box utilisé dans la définition d'une table :

CREATE TYPE box (
    INTERNALLENGTH = 16,
    INPUT = ma_fonction_entree_box,
    OUTPUT = ma_fonction_sortie_box
);

CREATE TABLE myboxes (
    id integer,
    description box
);

Si la structure interne de box est un tableau de quatre éléments float4, on peut écrire

CREATE TYPE box (
    INTERNALLENGTH = 16,
    INPUT = ma_fonction_entree_box,
    OUTPUT = ma_fonction_sortie_box,
    ELEMENT = float4
);

ce qui permet d'accéder aux nombres composant la valeur d'une boîte par les indices. Le comportement du type n'est pas modifié.

Créer un objet large utilisé dans la définition d'une table :

CREATE TYPE bigobj (
    INPUT = lo_filein, OUTPUT = lo_fileout,
    INTERNALLENGTH = VARIABLE
);
CREATE TABLE big_objs (
    id integer,
    obj bigobj
);

D'autres exemples, intégrant des fonctions utiles d'entrée et de sortie, peuvent être consultés dans Section 32.11, « Types utilisateur ».

Compatibilité

La commande CREATE TYPE présentée ici est une extension PostgreSQL™. L'instruction CREATE TYPE du standard SQL est, dans le détail, assez différente.